Guerre en Ukraine : un institut norvégien assure avoir enregistré une "explosion" la nuit où la barrage a été détruit
Un indice supplémentaire ? Un signal sismique d'une magnitude 1 à 2 a été enregistré par l'institut norvégien Norsar mercredi 7 juin. Celui-ci localise l'épicentre aux coordonnées du barrage de Kakhovka, la nuit de sa destruction, à 2h54 (heure ukrainienne). Il a également observé plusieurs signaux plus faibles, à partir de 2h35, en provenance, là encore, de l'ouvrage hydraulique. Ces observations ont été enregistrées dans des stations en Roumanie et en Ukraine, à 600 et 500 km de distance.
Pour Ben Dando, l'un des chefs de département de Norsar, cela ne fait guère de doute : les caractéristiques du signal enregistrés à 2h54 correspondent bien à celles d'une explosion. "Nous avons observé un signal à haute fréquence et forte impulsion", écrit-il à franceinfo, écartant toute autre hypothèse, comme la rupture du barrage en elle-même.
Les données recueillies par Norsar, en revanche, ne permettent pas d'établir s'il y a eu plusieurs explosions ou si le signal de 2h35 correspond à une explosion. Mercredi, dans un commentaire recueilli par franceinfo, un habitant expliquait avoir été réveillé à 2h15 par une série de détonations, répétées avec des intervalles de trois à cinq minutes.
Norsar n'est pas non plus en mesure d'estimer la puissance d'explosifs nécessaire pour générer un tel signal, généralement exprimée en équivalent en tonnes TNT. Ben Dando invoque "une trop grande incertitude" sur la magnitude, et donc, sur la puissance. Il lui est également impossible de désigner un responsable.
Des charges au niveau des vannes ?
Ces derniers jours, plusieurs observateurs avaient avancé que le barrage aurait pu rompre après avoir été affaibli par des explosions, au cours des derniers mois. Mais les dégâts régulièrement observés sur la chaussée du pont n'ont pas de conséquences sur la structure du barrage lui-même, selon un ingénieur spécialisé interrogé par franceinfo. Ce dernier, au vu des différents documents disponibles, estimait que le scénario le plus plausible était celui de charges explosives placées au niveau des vannes.
De leur côté, les renseignements ukrainiens affirment avoir intercepté une conversation téléphonique entre deux militaires russes, censée prouver la responsabilité de la Russie dans la destruction du barrage de Kakhovka. "Ce ne sont pas eux, mais nos forces spéciales [qui l'ont fait]. Notre groupe de sabotage est là", auraient déclaré ces hommes, selon le bref verbatim publié par la partie ukrainienne. Il est toutefois impossible de vérifier ces propos de manière indépendante.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.