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Guerre en Ukraine : privée de raffineries, Kiev achète en Hongrie... du pétrole russe

L'Ukraine, qui n'a plus de raffinerie opérationnelle aujourd'hui, est forcée de s'approvisionner ailleurs en Europe. Lituanie, Roumanie, ou encore Turquie lui fournissent de quoi alimenter les générateurs de ses hôpitaux et de quoi faire rouler ses chars. Une entreprise hongroise lui livre même des produits à base de pétrole russe.
Article rédigé par franceinfo - Florence Labruyère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une raffinerie russe près de Moscou, en avril 2022. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)

L'Ukraine, qui, avant la guerre, achetait du diesel à la Russie et au Bélarus, ne peut aujourd'hui plus compter sur ces fournisseurs. Kiev, en panne de raffineries à cause du conflit, a dû se rabattre sur d'autres partenaires commerciaux, comme la Lituanie, la Roumanie, et la Turquie. 

>> Guerre en Ukraine : comment la Russie continue à exporter son pétrole malgré les sanctions occidentales

Ironie du sort, certains de ces fournisseurs fabriquent des produits raffinés à partir de pétrole russe. La société hongroise MOL par exemple, livre du carburant à l'Ukraine. L'entreprise raffine en effet du brut qu'elle achète à la Russie. "Pour MOL, la situation est excellente, car elle achète le brut très bon marché, appuie Michal Paszkowski, chercheur à l’Institut d’Europe centrale. La société hongroise paie en effet le pétrole russe 30% de moins que le prix du marché grâce à ses bonnes relations avec Moscou. "Il arrive de Russie, via le Bélarus et l’Ukraine, puis MOL le transforme en produits raffinés, qu’elle revend directement à l'Ukraine", poursuit Michal Paszkowski.

Un pipeline direct entre la Hongrie et l'Ukraine

Ces six derniers mois, l’entreprise hongroise a doublé ses ventes de diesel à l’Ukraine. MOL peut livrer rapidement, par train et par un vieux pipeline qui a été réactivé. "Ce pipeline date de 1976, précise Michal Paszkowski. Les Hongrois l’utilisent à nouveau parce qu’il relie directement la raffinerie hongroise Duna à l’Ukraine".

L’Europe a mis en place un embargo sur le pétrole russe, mais il ne concerne pas le pétrole transporté par oléoduc, une dérogation exigée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Ce dernier a eu gain de cause grâce à sa menace de mettre son veto aux décisions de Bruxelles.

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