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Guerre en Ukraine : le nouveau directeur ukrainien de la centrale nucléaire de Zaporijjia accusé d'être un "traître" par Kiev

Tout juste nommé par Moscou, Iouriï Tchernitchouk, un ingénieur ukrainien, est pointé du doigt par Kiev pour avoir accepté ce poste.
Article rédigé par Agathe Mahuet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vue générale de la centrale nucléaire de Zaporijjia située à Energodar, dans l'oblast de Zaporijjia, en Ukraine, le 11 septembre 2022. (STRINGER / AFP)

Il était jusqu'à présent l'ingénieur en chef-adjoint de la centrale, occupée par l’armée russe, depuis mars 2022. L'opérateur nucléaire ukrainien Energoatom a accusé jeudi le nouveau directeur ukrainien de la centrale de Zaporijjia, dans le sud du pays, nommé la veille par la Russie qui s'est appropriée le site, d'être un "traître" pour avoir accepté de collaborer avec Moscou.

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Iouriï Tchernitchouk a donc travaillé toute cette année, à la tête de l’équipe ukrainienne, avec 200 salariés, aujourd’hui considérés comme "en captivité" par leur employeur, Energoatom. Mais dans un communiqué cette semaine, dont on ignore le contexte exact, il dit avoir accepté la proposition russe de diriger le site.

"Tenez bon, sans vendre votre âme au diable !"

Cela revient à "trahir l'Ukraine", et "à passer chez l’ennemi", dénonce ainsi le directeur de l’opérateur nucléaire en Ukraine. Il aurait dû "tout mettre en œuvre pour libérer la centrale au plus vite", mais au lieu de ça, affirme-t-il, Iouriï Tchernitchouk a aidé l’armée russe à s’installer durablement à Zaporijjia. Et le grand patron ukrainien lance donc un appel à ses salariés restants : "Tenez bon, sans vendre votre âme au diable !", les supplie-t-il… 

"Au lieu de tout mettre en œuvre pour libérer la centrale au plus vite, il a décidé d'aider les occupants russes à légaliser leur appropriation criminelle (du site) et incite désormais d'autres employés à le faire", a ainsi regretté Petro Kotine, qui prévient qu'"il répondra tôt ou tard de tous (ses actes) devant la loi et devant les gens".

De son côté, l’opérateur nucléaire russe, qui a la main de fait sur la centrale, affirme que toute l’équipe de direction ukrainienne a signé de son plein gré de nouveaux contrats de travail avec les Russes. Une bataille de communication, une de plus, autour de cette centrale, que Kiev et Moscou s’accusent déjà mutuellement de bombarder depuis des mois.

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