Guerre en Ukraine : des soignants bénévoles assistent les réfugiés arrivés en France sans leurs médicaments
L'association Sauv Life, constituée de bénévoles issus du Samu, a été créée pour permettre notamment aux réfugiés d'accéder à un médecin par téléconsultation. Une façon de répondre à la demande de renouvellement d'ordonnances et aux problèmes de santé plus graves.
La mère de Diana est soulagée. Elle qui a tout quitté précipitamment, presque sans bagage, à cause de la guerre en Ukraine, va enfin réussir à obtenir des médicaments : le traitement contre l'épilepsie dont souffre sa fille. "On est arrivé en France il y a trois jours, confie-t-elle. Ma fille qui a 18 ans suit un traitement pour empêcher les crises, mais il ne nous reste que deux jours de médicaments. J'ai besoin d'aide c'est la santé de ma fille qui est en jeu."
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Dans ce centre de réfugiés à Paris, l'association Sauv Life propose avec la plate-forme Bealy des téléconsultations gratuites pour les réfugiés. L'objectif est simple : répondre à l'une des principales inquiétudes des réfugiés ukrainiens tout juste arrivé en France.
#SAUVLife se mobilise ds le cadre de la crise #ukrainienne.
— SAUV Life (@SAUVLife) March 10, 2022
Afin de préserver des parcours de #soins pr les #réfugiés ukrainiens en France, nous mettons à dispo des unités mobiles de télémédecine pr se rendre à leur chevet.
Opération réalisée avec @FrencHealthcare et @BealyHello. pic.twitter.com/e0RNFhwM3P
Nombreuses sont les personnes qui ont fui leur pays sans leurs médicaments, des traitements parfois au long cours. D'autres encore arrivent malades, choquées et éprouvées à cause de journées entières de trajet. Dans le cas de Diana, c'est Arnaud, infirmier, qui fait l'intermédiaire avec le docteur Kern, un médecin installé à des centaines de kilomètres de là, dans la Meuse. "On n'est plus en renouvellement d'ordonnance", explique Arnaud avant que le docteur Kern n'enchaîne : "Je lui fais une ordonnance pour trois mois".
"Ça me paraissait évident que tant qu'on a des créneaux dans l'agenda, on donne des coups de main autant qu'on peut."
Docteur Kern, membre de Sauv Lifeà franceinfo
Ces médicaments, les réfugiés ukrainiens les payent pour le moment. Dans les prochains jours, l'Assurance maladie les prendra en charge.
L'association Sauv Life qui regroupe des soignants bénévoles, notamment des urgentistes, a déjà organisé des dizaines de consultations pour les réfugiés ukrainiens, raconte l'une de ses responsables, Caroline Cazes. "Il y a eu pas mal d'enfants qui avaient des problèmes gastriques de type vomissements, gastro-entérites... Beaucoup de gens choqués aussi. On a aussi eu des personnes qui avaient très mal au dos, lié à des heures et des heures de marche."
"Bien souvent, ce sont des maladies chroniques du diabète, de l'hypertension, de l'épilepsie tout ce qui nécessite vraiment des médicaments pour éviter que la maladie s'accentue."
Caroline Cazes, responsable de Sauv Lifeà franceinfo
L'équipe de téléconsultation est mobile, selon les besoins. Un appel d'urgence et direction un hôtel du Nord de Paris qui accueille des réfugiés. Sacha, 9 ans, autiste, est allongé dans un lit. Il est fiévreux. "Depuis hier, sa fièvre est de 38", avance sa mère, Vala. Anna, qui vit en France depuis plus de trente ans assure la traduction : elle est russe, son mari ukrainien.
Avec sa mère Vala, son frère et sa sœur, Sacha vient de passer deux jours dans un bus pour quitter l'Ukraine. Le regard inquiet, sa mère qui élève seule ses trois enfants caresse les cheveux de Sacha. 38,8°C, la température est encore montée.
"On va l'amener à l'hôpital, c'est mieux de faire des examens sur place." Vu les antécédents du garçon, l'équipe décide d'appeler une ambulance et de le transférer à l'hôpital. Avant de partir, les soignants, très émus, étreignent la mère de famille. Une femme digne, seule, qui n'a aucun plan pour l'avenir.
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