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Guerre en Ukraine : des gendarmes français envoyés sur place pour identifier les victimes et la cause de leur mort

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Deux médecins légistes et une quinzaine de militaires vont venir en aide à leurs homologues ukrainiens dans leur enquête sur les "crimes de guerre commis autour de Kiev" par l’armée russe. Ils "vont répondre aux questionnements du procureur de Kiev",  explique le colonel Marescal, directeur de l'IRCGN sur franceinfo.

Des gendarmes français de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) sont arrivés en Ukraine, lundi 11 avril, pour identifier les victimes de la guerre et déterminer les causes de leur mort. Ils "vont répondre aux questionnements du procureur de Kiev", indique mardi sur franceinfo le colonel Franck Marescal, directeur de l'IRCGN.

Ces militaires français interviennent au profit "d'une coopération bilatérale". Cette équipe est composée de deux médecins légistes et d’une quinzaine de gendarmes, experts des scènes de crime et d’identification des victimes, pour venir en aide à leurs homologues ukrainiens dans leur enquête sur les "crimes de guerre commis autour de Kiev" par l’armée russe.

franceinfo : Que vont faire ces gendarmes de l'IRCGN sur place en Ukraine ?

Franck Marescal : Nos experts interviennent au profit de l'Ukraine, à la demande de l’Ukraine. Plus précisément c'est une coopération bilatérale et ils vont répondre aux questionnements du procureur de Kiev. Ils vont répondre à des questions techniques. Ce sont des expertises scientifiques.

L'identification des victimes est une question possible, et c'est bien pour cela qu'on a envoyé un laboratoire ADN au plus près de la scène pour réaliser ces profils génétiques.

Franck Marescal

à franceinfo

Des médecins légistes font le déplacement et tout un tas d'experts dans plusieurs domaines : des balisticiens, des experts en explosifs, des experts en traitement de scènes de crimes.

Le fait de travailler dans un pays en guerre, est-ce que ça change quelque chose pour vos équipes ? Sont-elles préparées ?

C'est certainement un petit peu plus compliqué. Il faut faire beaucoup plus attention. Ces gendarmes sont des militaires et donc on est habitué quelque part à aller sur des théâtres sensibles s'il y a besoin. On avait été au Liban il y a quelques années suite à l'explosion dans le port de Beyrouth en 2020.

La justice ukrainienne enquête en ce moment sur de possibles crimes de guerre commis contre des civils. Comment est-ce qu'on prouve qu'un civil a été visé intentionnellement, ce qui constitue un crime de guerre ?

Les experts répondront à des questions très précises du magistrat, procureur d'Ukraine. Le procureur utilisera le résultat technique des expertises comme il l'entend. Par exemple, la façon dont ces gens sont décédés, les causes de la mort. On a un binôme de choc entre un balisticien et un médecin légiste qui sont capables de répondre à cette question.

Pour le moment, on ne nous a pas demandé d'analyser des images. Si c'était le cas, pourquoi pas. Là, on peut se concentrer sur des scènes de crime.

Franck Marescal

à franceinfo

Quelque chose qui est très important quand on arrive sur une scène de crime en métropole ou ailleurs, c'est de faire ce qu'on appelle le gel des lieux, c'est-à-dire fixer la scène avec un modèle en trois dimensions.

Avez-vous les moyens techniques de savoir si des crimes chimiques ont été commis ?

On ne pourra pas faire d'analyse de produits chimiques sur place. La seule chose qui pourrait être faite, c'est sur des cadavres. Faire des prélèvements à titre conservatoire et ces prélèvements-là pourront être analysés plus tard dans un laboratoire quelconque.

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