Guerre en Ukraine : depuis un village de Gironde, une radio associative émet jusqu'en Russie pour contrer la propagande de Moscou
Radio for Peace International est une station installée dans le sud de la Gironde. Depuis le début de la guerre en Ukraine, elle propose des flashs et des reportages pour proposer aux Russes un autre discours sur le conflit, loin de la propagande du Kremlin.
Radio for Peace International (RFPI) s'est installée dans une petite maison d'Auros (Gironde), entre une pharmacie et un pré. Depuis ce village de 600 habitants, cette radio émet en ondes courtes et en langue russe pour lutter contre le propagande du régime de Moscou depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Avec une simple console de mixage, un casque audio et un ordinateur, Sylvain Clament organise ses propres émissions trois fois par semaine, entre flashs infos et reportages.
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Les reportages sont réalisés bénévolement par des journalistes tchétchènes, ukrainiens et russes réfugiés partout en Europe. "Je suis consciente du fait que c'est peu mais au moins on ne reste pas les bras croisés. Il faut faire quelque chose", témoigne Anastasia Kirilenko depuis Paris. Elle réalise actuellement un sujet à propos des liens qu'entretient le Kremlin avec la mafia. "J'ai des écoutes téléphoniques obtenues par la justice", explique-t-elle à Sylvain Clament.
Pour celle qui a fui la Russie en 2014 après l'annexion de la Crimée, faire son travail librement n'était pas possible. Participer à cette antenne est pour elle l'occasion de contrer la propagande du Kremlin. "Facebook et Twitter ont été fermés : il fallait donc trouver des moyens de diffusion de l'information alternatifs à Internet", complète Sylvain Clament.
Des remerciements d'auditeurs russes
Depuis le studio girondin, l'antenne est envoyée via internet en Floride, aux États-Unis, et diffusée depuis d'énormes antennes vers la Russie où les ondes arrosent tout le pays. Le Kremlin n'a donc aucun moyen de s'opposer à cette diffusion.
"On se doute que ce qu'on fait est connu mais, pour le moment, nous n'avons pas reçu de pression et on ne pense pas en avoir si le conflit ne s'étend pas."
Sylvain Clament, directeur et manageur de RFPIà franceinfo
De l'autre côté du poste, il y a de plus en plus d'adeptes de la radio RFPI, assure Sylvain Clament. "Des auditeurs russes nous ont écrit pour nous dire qu'ils avaient reçu notre signal. Ils nous remerciaient pour le soutien. On sait qu'on est reçus et qu'on a potentiellement plusieurs milliers d'auditeurs." Pour améliorer l'offre proposée à ces auditeurs, Sylvain Clament voudrait diffuser plus longtemps et rémunerer les journalistes. Pour cela, il compte sur des mécènes.
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