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Guerre en Ukraine : "Dans ce malheur, on a besoin d’espérance et de joie", confient des habitants de Kiev qui célèbrent la Pâques orthodoxe

Au 60ème jour de guerre, l'Ukraine célèbre cette fête religieuse au rythme des bombardements. À Kiev, épargnée par les assauts des forces russes, de nombreux habitants se rendent à l’église Saint-Michel pour recevoir des bénédictions et trouver la force de supporter le conflit.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar et Fabien Gosset
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Devant l'église Saint-Michel de Kiev, de nombreux paroissiens attendent la bénédiction du prêtre, le 24 avril 2022. (FARIDA NOUAR / FRANCEINFO)

Fin de la liturgie de Pâques : les fidèles sortent de l’église aux dômes étincelants et se positionnent en arc de cercle, juste devant l’édifice. Le prêtre béni alors chacun d’entre eux, qui arborent tous des paniers garnis de krachanka et pisanka, des œufs décorés, ainsi que des paska, des brioches traditionnelles.

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Zirka a recouvert ses cheveux d’un foulard coloré. Le mari de sa sœur est dans l’armée ukrainienne, sa petite-fille et son mari sont engagés les brigades territoriales : "C’est très important pour nous, particulièrement cette année, parce que dans ce malheur, on a besoin d’espérance et de joie. Là, je lis le psaume 90, le plus fort pour la protection de Dieu." 

"Supporter cette épreuve inhumaine"

Comme elle, les fidèles ont besoin de réconfort. Les pères de l’église prennent le temps de parler avec ceux qui en ressentent le besoin en ce jour particulier. "Tout le monde vit des moments tragiques. Les personnes ne s’inquiètent pas pour eux mais plutôt pour leurs proches. Cette Pâques est particulière car on est triste et, en même temps, on est heureux car le Christ est ressuscité. Le bombardement d’Odessa hier et la mort d’un bébé a touché le cœur du clergé, mais on espère que Dieu nous donnera la force de supporter cette épreuve inhumaine", souffle le père Mikhaïl. 

Sur le parvis de l'église Saint-Michel, des hommes et des femmes en treillis militaire se mêlent à la foule, comme Oleksandr, qui fait partie des brigades territoriales : "Notre nation et notre peuple sont très croyants et ca nous aide beaucoup à endurer tout ce qu'il se passe : à défendre notre terre, notre peuple et notre indépendance."

"Sans foi, il est impossible de supporter tout ce qu’on supporte."

Oleksandr

à franceinfo

Dans le panier de Lena, une bouteille de vin, des cierges et de jolies broderies. Cette petite femme blonde veut croire en la victoire de son pays : "L'Ukraine se relèvera, se libérera de l’invasion des occupants. Le peuple est digne et mérite de vivre en paix", espère-t-elle, confiant enfin, "Je vis en sachant, qu’au bout, il y aura la paix..."

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