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Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de la situation à Kiev, où "la journée de tous les dangers" a commencé

Des combats opposant les forces russes et ukrainiennes ont lieu sur l'avenue de la Victoire, une des artères principales de la capitale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des militaires ukrainiens patrouillent après un combat avec un groupe d'assaillants russes à Kiev, le samedi 26 février 2022. (SERGEI SUPINSKY / AFP)

De métropole européenne florissante, Kiev est devenue en quelques heures une zone de combat. La capitale ukrainienne se trouve sous les tirs de missiles russes, samedi 26 février au matin, et des combats se déroulent dans la ville. Toujours sur place, le président ukrainien a appelé son peuple à la lutte contre les troupes de Moscou, et a assuré que des armes occidentales étaient en route.

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Franceinfo récapitule ce que l'on sait de la situation.

Des échanges de tirs jusqu'au cœur de la ville

Au troisième jour du lancement d'une invasion par le président russe Vladimir Poutine, des combats opposant les forces russes et ukrainiennes ont eu lieu sur l'avenue de la Victoire, une des artères principales de Kiev.

"Tout se passe à moins de deux kilomètres d'ici, dans une des principales avenues de la ville. Jusqu'à présent, on entendait des bombardements ciblés. Dorénavant, ce sont des échanges de tirs d'armes automatiques, extrêmement forts, extrêmement présents", a témoigné l'envoyée spéciale de France Télévisions dans la capitale ukrainienne, Dorothée Olliéric. "Ce qui est sûr, c'est que l'étau se resserre et que les autorités s'attendent à un assaut sur plusieurs parties de la ville pour tenter de faire tomber Kiev", a encore décrit la reporter.

"L'étau se resserre autour de Kiev", rapporte Dorothée Olliéric depuis l'Ukraine
"L'étau se resserre autour de Kiev", rapporte Dorothée Olliéric depuis l'Ukraine "L'étau se resserre autour de Kiev", rapporte Dorothée Olliéric depuis l'Ukraine

Des rafales de tirs et des explosions ont retenti à travers la ville, y compris en son cœur, la place Maidan, où des manifestations avaient conduit en 2014 au renversement d'un gouvernement pro-Moscou, raconte le New York Times (article en anglais).

"A Kiev, de violents combats se poursuivent. L'armée ukrainienne repousse des saboteurs russes", a confirmé le Service ukrainien des communications spéciales vers 4h30 (heure de Paris). Sur Facebook, l'armée de terre ukrainienne a dit avoir détruit une colonne de cinq véhicules militaires russes, dont un char, sur l'avenue de la Victoire. Dans la nuit, les autorités avaient fait état d'une attaque russe contre une centrale électrique du quartier de Troieshchyna, dans le nord-est de Kiev.

Le quartier de la présidence sous haute tension

Particulièrement surveillé, le quartier où se trouve la présidence ukrainienne fourmille d'hommes en armes. Un grand hôtel situé à quelques pas du palais Mariinsky, la résidence officielle du président ukrainien, a été investi samedi matin par des membres des forces de sécurité, rapporte Marc de Chalvron, envoyé spécial de France télévisions à Kiev.

Guerre en Ukraine : la bataille fait rage à Kiev
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D'importants dégâts matériels, un bilan humain incertain

Les traces des combats étaient déjà visibles dans la capitale ukrainienne, samedi 26 février. Des images diffusées sur Facebook par la municipalité de Kiev montrent notamment un haut immeuble résidentiel de la capitale, frappé par un tir de missile peu après 8 heures du matin (7 heures à Paris). Des évacuations sont en cours, a ajouté le maire de la ville. Un premier bilan des services d'urgence ukrainiens fait état de six personnes blessées, et de 80 évacués.

Difficile pour l'heure d'établir un bilan humain des récents combats dans le pays. Dans une publication mise en ligne sur son compte Facebook, le ministre ukrainien de la Santé a fait état samedi de 198 civils tués, dont trois enfants. Le responsable a également recensé 1 115 blessés, dont 33 enfants, depuis le début de l'invasion russe du pays.

Le métro transformé en abri pour les habitants, qui redoutent une "journée de tous les dangers"

Les sous-sols de la capitale se sont aussi transformés en refuge pour les habitants qui n'ont pas fui la ville. Le trafic a été suspendu dans le métro de Kiev et les stations serviront désormais d'abris 24 heures sur 24, a déclaré le maire Vitali Klitschko sur son compte Twitter.

"Les habitants ont passé la nuit terrés, a également raconté l'envoyée spéciale de France Télévisions à Kiev, Dorothée Olliéric. J'ai eu des échanges au téléphone avec des gens vraiment terrorisés, qui se disent que cette journée est celle de tous les dangers."

Volodymyr Zelensky appelle à ne pas déposer les armes

"Je suis là. On ne va pas déposer les armes et on va défendre notre pays". Dans une vidéo diffusée à l'aube sur les réseaux sociaux, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ses compatriotes à défendre la capitale. Filmé devant la résidence présidentielle, à Kiev, il a invité ses concitoyens à ne pas croire les "fausses informations" circulant sur internet, selon lesquelles il aurait appelé son armée à se rendre. "Nos armes, c'est notre vérité. C'est notre terre. C'est notre pays. Nos enfants. Nous allons défendre tout cela. Gloire à l'Ukraine !", a-t-il lancé.

Volodymyr Zelensky a également assuré qu'"armes et équipements de [ses] partenaires [étaient] en route pour l'Ukraine", évoquant une "coalition antiguerre [qui] fonctionne". Il s'est entretenu dans la nuit avec son homologue français, Emmanuel Macron. 

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