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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 11 novembre

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué un "jour historique" avec l'entrée de forces spéciales dans la capitale régionale, qui avait été conquise par les forces russes aux premiers jours de la guerre.

Article rédigé par franceinfo
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Un blindé russe abandonné à Vysokopillya, le 11 novembre 2022, un village récemment libéré par l'armée ukrainienne dans la région de Kherson (Ukraine). (CELESTINO ARCE / NURPHOTO / AFP)

La journée du vendredi 11 novembre a été marquée par l'entrée des troupes ukrainiennes dans la ville de Kherson, mettant fin à plus de huit mois d'occupation russe. Cette région du sud de l'Ukraine était depuis des mois la cible d'une contre-offensive des forces de Kiev. Franceinfo revient sur les actualités de la journée sur le front de la guerre en Ukraine.

Le drapeau ukrainien flotte à Kherson

Des forces spéciales ont fait leur entrée dans la ville, selon de nombreux documents vidéo partagés sur les réseaux sociaux, où ils sont accueillis par des habitants. Leur mission est avant tout de sécuriser la zone, en commençant par neutraliser les nombreuses mines laissées par l'armée russe. Des drapeaux ukrainiens ont été accrochés devant le bâtiment administratif de la ville. Le ministère de la Défense ukrainien a pour sa part appelé, en langue russe, les militaires russes restés sur place à "se rendre immédiatement".

Par ailleurs, "les forces armées continuent de libérer les terres ukrainiennes" de la région. "Des unités avancées ont déjà atteint la rive droite du Dniepr à certains endroits", a par ailleurs annoncé l'état-major ukrainien sur Facebook (contenu en ukrainien), en début de soirée, sans bien sûr dévoiler le détail précis des opérations.

Durant l'occupation, les Russes se sont acharnés à piller le secteur médical, raconte une habitante, Katia, interrogée par franceinfo. Les hôpitaux, les pharmacies aussi, ont été dévalisés. Même des ambulances, et des camions de pompiers : "Ils ont voulu faire peur aux gens", dit-elle. Ils ont également dynamité le pont Antonovskiy, qui enjambe le Dnipro, afin de couvrir leur retraite.

Zelensky évoque un "jour historique"

"Aujourd'hui est un jour historique. Nous reprenons le sud du pays, nous reprenons Kherson", s'est félicité le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son allocution quotidienne publiée sur les réseaux sociaux. "Les forces spéciales sont déjà dans la ville", a-t-il ajouté, précisant que leur premier travail allait être de neutraliser les nombreuses mines laissées par l'armée russe. Une vidéo postée sur Telegram par Volodymyr Zelensky, présentée comme venant de Kherson, montrait des militaires ukrainiens se disant de la "28e brigade" acclamés dans la nuit par une foule scandant "ZSU", l'acronyme des forces armées ukrainiennes.

Troisième revers d'ampleur pour le Kremlin

Le ministère russe de la Défense avait annoncé avoir achevé "le redéploiement" de ses unités de la rive droite (occidentale) du fleuve Dnipro, où se trouve Kherson, vers la rive gauche, assurant n'avoir subi aucune perte, ni abandonné de matériel militaire. En dépit de cette retraite, la zone reste "un sujet de la Fédération de Russie", a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Il ne peut y avoir aucun changement."

Il s'agit du troisième repli d'ampleur depuis le début de l'invasion, le 24 février. Moscou a dû renoncer au printemps à prendre Kiev, avant de devoir abandonner la quasi-totalité de la région de Kharkiv, en septembre, sous la pression de l'armée ukrainienne en septembre.

La Russie poursuit ses frappes sur le pays

La Russie a cependant continué de mener des frappes à travers l'Ukraine, dont une partie de l'infrastructure énergétique a été détruite ces dernières semaines. Une frappe a encore visé Mykolaïv, cité du Sud ukrainien à une centaine de kilomètres de Kherson, dans la nuit de jeudi à vendredi. Un immeuble d'habitation de cinq étages y a été entièrement détruit par une frappe qui a fait au moins sept morts, selon le chef de l'administration régionale, Vitaliï Kim. Ce dernier a dénoncé sur Telegram "une réponse cynique de l'Etat terroriste (russe) à nos succès sur le front".

Sur le front de l'Est, les combats continuent aussi de faire rage, en particulier à Bakhmout, ville que Moscou tente de conquérir depuis l'été et principal champ de bataille où l'armée russe, appuyée par les hommes du groupe paramilitaire Wagner, reste à l'offensive.

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