Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 25 mai
Les Russes tentent coûte que coûte de resserrer leur étau sur la région de Lougansk.
L'armée russe continue de progresser, mercredi 25 mai, dans l'est de l'Ukraine où elle est aux portes de la ville de Severodonetsk. Kiev, qui admet que la situation est "extrêmement difficile" pour ses troupes après trois mois de guerre, reproche de son côté à l'Otan de ne "strictement rien faire" contre l'invasion russe.
Voici ce qu'il faut retenir de la journée.
Severodonetsk cernée par les forces russes
Dans le Donbass, ce bassin industriel de l'est de l'Ukraine partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses depuis 2014, et où Moscou a recentré son offensive après avoir échoué à prendre Kiev et à faire tomber le pouvoir du président Volodymr Zelensky, les Russes tentent coûte que coûte de resserrer leur étau sur la région de Lougansk.
Les forces russes ont atteint la périphérie de Severodonetsk, ville de 100 000 habitants où la situation est "très difficile", a reconnu mercredi le gouverneur de la région. Les forces russes sont "si proches qu'elles peuvent tirer au mortier" sur Severodonetsk, a-t-il indiqué sur Telegram, ajoutant que la ville était "tout simplement en train d'être détruite".
Le gouverneur a accusé l'armée russe de bombarder la ville à l'aide de lance-roquettes multiples, des armes imprécises et dévastatrices. Selon lui, les bombes visent également l'usine Azot où des civils sont réfugiés, dans une situation qui rappelle le siège de Marioupol, le grand port du sud-est pratiquement détruit par les bombes.
"Dans certaines zones les forces russes ont des succès tactiques temporaires, ce n'est pas un secret. Mais dire que les troupes ukrainiennes reculent est une interprétation totalement fausse", a réagi le ministère ukrainien de la Défense, évoquant une situation "très évolutive". "Tôt ou tard, des contre-offensives auront lieu (...). Nous libèrerons notre terre des occupants russes", a-t-il promis.
Les Russes s'installent au sud
Sur le front méridional, Moscou s'affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois. A Marioupol, le déminage et la "démilitarisation" du port sont terminés et il a commencé "à fonctionner de manière régulière", a déclaré le ministère russe de la Défense.
La Russie a par ailleurs annoncé qu'elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via "une procédure simplifiée".
L'Ukraine a aussitôt dénoncé une mesure démontrant la volonté de Moscou de mener une annexion pure et simple de ces territoires. "L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporijjia est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine", a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Kiev réclame des armes lourdes, Poutine s'affiche auprès de blessés
L'Ukraine, qui ne cesse de réclamer que lui soient fournies plus rapidement par les Occidentaux les armes lourdes qui lui manquent pour faire face à la machine de guerre russe, a aussi appelé la communauté internationale réunie à Davos (Suisse) à "tuer les exportations russes".
Il faut que Moscou cesse de "gagner de l'argent et de l'investir dans une machine de guerre qui tue, viole et torture des Ukrainiens", a lancé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba au forum économique mondial, alors qu'un embargo européen sur le pétrole russe peine à se réaliser.
Bruxelles a de son côté présenté des propositions pour permettre la confiscation des avoirs d'oligarques inscrits sur la liste noire de l'UE, et qui tentent d'échapper aux sanctions. La Commission européenne souhaite pour cela harmoniser la réponse pénale à la violation des sanctions au sein de l'UE – une réponse jusqu'à présent disparate.
Au même moment, le président russe Vladimir Poutine était filmé, en blouse blanche, auprès de soldats blessés sur le front ukrainien. Ces hommes "qui risquent leur santé, leur vie pour la population et les enfants du Donbass (est de l'Ukraine, ndlr), pour le bien de la Russie, tous sont des héros", a-t-il assuré.
Plus de huit millions de déplacés à l'intérieur du pays
Des milliers de civils et de militaires ont d'ores et déjà péri dans cette guerre, sans qu'il existe un bilan chiffré. Pour la seule ville de Marioupol, Kiev parle de 20 000 morts. Plus de huit millions d'Ukrainiens ont été déplacés à l'intérieur de leur pays, selon l'ONU. S'y ajoutent 6,5 millions qui ont fui à l'étranger, dont plus de la moitié - 3,4 millions - en Pologne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.