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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 17 juillet

Le pont de Crimée a été la cible d'une deuxième attaque dans la nuit de dimanche à lundi. La Russie a annoncé mettre fin à l'accord sur les céréales ukrainiennes.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Capture d'écran de la chaîne Crimea24TV montrant le pont de Crimée endommagé à la suite d'une attaque, le 17 juillet 2023. (CRIMEA24TV / AFP)

L'alimentation mondiale va-t-elle être inévitablement frappée par une crise ? L'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes a expiré dans la soirée du lundi 17 juillet. Moscou avait fait savoir, dans la matinée, qu'elle refusait de le reconduire en l'état. Cette annonce est survenue quelques heures après une attaque qui a partiellement détruit, pour la deuxième fois, le pont stratégique reliant la Russie à la péninsule de Crimée qu'elle a annexée en 2014. Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée.

La pont de Crimée à nouveau visé

Après avoir été ciblé une première fois en octobre 2022, le pont, qui relie la Russie à la péninsule ukrainienne annexée en 2014 par le détroit de Kertch, a été partiellement détruit. L'attaque a causé d'importants dégâts sur la section routière de l'ouvrage, qui sert à acheminer du matériel militaire à l'armée russe combattant en Ukraine. Le pont en béton, long de 18 km, est constitué de deux ouvrages parallèles, l'un réservé à la circulation routière et l'autre au trafic ferroviaire.

Cette attaque a été menée par les forces navales et les services spéciaux ukrainiens à l'aide de "drones navals", a affirmé une source au sein des services ukrainiens de sécurité (SBU) à l'AFP. Le comité antiterroriste russe a précisé dans un communiqué qu'elle avait eu lieu à 03h05 (heure locale). Deux civils, un homme et une femme qui circulaient en voiture, ont été tués, et leur fille a été blessée, a affirmé lundi le comité d'enquête russe.

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Dénonçant un "acte terroriste", Vladimir Poutine a demandé un renforcement des mesures de sécurité sur le pont de Crimée. "J'attends des propositions concrètes pour améliorer la sécurité de cette infrastructure de transport stratégique", a déclaré le président russe lors d'une réunion gouvernementale retransmise à la télévision. "Il y aura bien sûr une réponse de la Russie. Le ministère de la Défense prépare des propositions appropriées", a-t-il prévenu.

L'accord sur les céréales a pris fin

Quelques heures après cette deuxième attaque visant le pont de Crimée, la Russie a annoncé la fin "de facto" de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, jugé crucial pour l'alimentation mondiale. Le Kremlin a assuré que la Russie allait "revenir immédiatement à la mise en œuvre de cet accord" quand ses exigences seront remplies, a expliqué Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Vladimir Poutine a dénoncé à plusieurs reprises les obstacles à l'exportation des produits alimentaires et engrais russes.

>> Guerre en Ukraine : quelles sont les exigences de la Russie pour prolonger l'accord sur l'exportation des céréales ?

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que son pays était prêt à maintenir ses exportations céréalières. "Même sans la Russie, tout doit être fait pour que nous puissions utiliser ce couloir [pour les exportations] en mer Noire", a-t-il déclaré, selon son porte-parole.

Une crise alimentaire à craindre

"Des centaines de millions de personnes font face à la faim et les consommateurs sont confrontés à une crise mondiale du coût de la vie. Ils vont payer le prix", a déclaré Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, après l'annonce du retrait de la Russie de l'accord céréalier. La participation à cet accord "est un choix. Mais les gens en difficulté partout et les pays en développement n'ont pas de choix", a-t-il noté.

Le chef de la diplomatie américaine a qualifié la décision russe d'"inadmissible". Le choix de Moscou de se servir "de la nourriture comme d'une arme (...) va compliquer l'acheminement d'aliments dans les endroits qui en ont désespérément besoin et entraîner une hausse des prix", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Paris a estimé de son côté que Moscou devait "cesser son chantage sur la sécurité alimentaire mondiale".

La fin de cet accord "engendre une phase d'incertitude" susceptible d'entraîner "une hausse des cours", a estimé sur franceinfo Arthur Portier, consultant chez Agritel, cabinet de conseil spécialisé dans les marchés agricoles et agro-industriels.

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