Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 10 avril
Des nouvelles du front. Le chef des séparatistes de Donetsk a publié, lundi 10 avril, une vidéo le montrant dans le centre de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, où les forces russes semblent avancer. En ce même jour, l'Ukraine et la Russie ont annoncé avoir procédé à un nouvel échange de prisonniers de guerre, tandis que, côté américain, le Pentagone s'est inquiété publiquement de la récente fuite de documents classifiés et le secrétariat d'Etat a formellement dénoncé la "détention arbitraire" du journaliste Evan Gershkovich. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.
Un chef d'occupation russe en visite à Bakhmout
Le chef de l'occupation russe de la région ukrainienne de Donetsk, Denis Pouchiline, s'est rendu dans le centre de Bakhmout, épicentre depuis des mois des combats en Ukraine. Sur une vidéo qu'il a publiée sur Telegram, on voit le responsable en tenue de combat sur une place recouverte de débris. D'après les bâtiments visibles, il pourrait s'agir de la place de la Liberté, dans le centre de Bakhmout.
"Voici notre Artiomovsk [nom russe de Bakhmout] en train d'être libérée par [le groupe paramilitaire russe] Wagner. L'ennemi n'épargne pas la ville, ni les siens, les poussant dans un hachoir à viande", dit Denis Pouchiline dans cette courte vidéo non datée. Les forces ukrainiennes semblent avoir perdu du terrain dans le centre-ville, où plusieurs correspondants de guerre russes se sont rendus ces derniers jours et dont les reportages montrent une cité dévastée.
Plus de 200 prisonniers de guerre de retour au pays
C'est une première depuis plus d'un mois. Le ministère russe de la Défense a annoncé le rapatriement de 106 soldats russes, qui étaient "en danger de mort" lors de leur détention. Les militaires doivent être transportés par avion à Moscou pour recevoir des soins médicaux et une assistance psychologique.
De son côté, l'administration présidentielle ukrainienne a évoqué un échange "difficile" permettant le retour de 100 militaires en Ukraine, "des soldats, des marins, des gardes-frontières et des membres de la Garde nationale". "Certaines personnes ont été grièvement blessées et souffrent de maladies. Nous ferons tout le nécessaire pour que chacune d'elles reçoive toute l'aide nécessaire", a ajouté Kiev.
Les Etats-Unis dénoncent la "détention arbitraire" d'un journaliste américain
Le journaliste Evan Gershkovich "est détenu de façon arbitraire par la Russie", a formellement dénoncé le ministère américain des Affaires étrangères. "Le journalisme n'est pas un crime. Nous condamnons la répression continue par le Kremlin des voix indépendantes en Russie et sa guerre contre la vérité", selon le secrétariat d'Etat, qui précise que le gouvernement américain fournira "tout le soutien nécessaire" au journaliste du Wall Street Journal et à ses proches.
Cette qualification de "détention arbitraire", qui était attendue, déclenche une série de procédures au sein de l'administration américaine et permet notamment aux autorités d'échanger des informations avec les proches du journaliste. Elle permet aussi de confier le dossier à l'émissaire spécial pour les otages, Roger Carstens, et d'allouer des fonds spécifiques.
Washington s'inquiète de la fuite de documents classifiés
Le ministère américain de la Défense a jugé que la fuite de documents classifiés américains posait un risque "très grave" pour la sécurité nationale des Etats-Unis. Le président Joe Biden a été informé de cette situation "en fin de semaine dernière", a déclaré son porte-parole John Kirby. "Est-ce que c'est un sujet de préoccupation pour nous ? Absolument", a-t-il reconnu. Parmi ces documents, l'un fait le point sur l'état du conflit en Ukraine début mars, d'autres évoquent la situation sur des fronts spécifiques, comme à Bakhmout, ou les cruciales défenses antiaériennes de Kiev.
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