Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du 9 décembre
Les récents propos d'Emmanuel Macron sur des "garanties de sécurité" à donner à la Russie ont été "isolés" de leur "contexte", a assuré, vendredi 9 décembre, l'Elysée, avant une nouvelle conférence mardi à Paris sur l'aide à l'Ukraine. De son côté, l'Ukrainienne Oleksandra Matviïtchouk, colauréate du Nobel de la paix, a appelé vendredi à traduire Vladimir Poutine devant la justice internationale, se disant certaine que "tôt ou tard" le président russe serait jugé, alors que la star américaine du basket Brittney Griner est arrivée vendredi matin aux Etats-Unis, après avoir été libérée d'une prison russe en échange du marchand d'armes Viktor Bout. Voici ce qu'il faut retenir de la journée dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
La colauréate ukrainienne du Nobel de la paix veut traduire Vladimir Poutine en justice
L'Ukrainienne Oleksandra Matviïtchouk, colauréate du Nobel de la paix, a appelé vendredi à traduire Vladimir Poutine devant la justice internationale. "Pendant des décennies, l'armée russe a perpétré des crimes de guerre dans de nombreux pays et elle n'a jamais été punie", a déclaré Oleksandra Matviïtchouk lors d'une conférence de presse à Oslo, à la veille de la cérémonie de remise du Nobel. "Nous devons maintenant casser le cercle de l'impunité. Nous devons établir un tribunal international et demander à Poutine, (à son allié, le dirigeant bélarusse Alexandre) Loukachenko, et d'autres criminels de guerre de rendre des comptes, non seulement pour les Ukrainiens mais aussi pour les autres nations", a-t-elle affirmé.
Fondé en 2007, le Centre pour les libertés civiles (CCL) qu'elle dirige documente les crimes de guerre commis par les troupes russes en Ukraine. Le CCL partage le Nobel de la paix avec deux autres champions des droits et libertés, l'ONG russe Memorial, démantelée sur ordre de la justice russe, et le militant bélarusse Ales Beliatski, actuellement emprisonné dans son pays. Le trio a été récompensé pour son opposition à l'autocratie et son engagement en faveur "des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Bélarus, Russie et Ukraine", avait souligné le comité Nobel norvégien en attribuant le prix début octobre.
Une conférence pour l'Ukraine à Paris mardi
Aider les Ukrainiens à passer le cap de l'hiver malgré les frappes russes et préparer la reconstruction d'un pays exsangue : Paris reçoit mardi une nouvelle conférence de soutien à Kiev en présence du Premier ministre ukrainien. La conférence, en deux temps, se concentrera le matin au Quai d'Orsay sur l'aide internationale d'urgence, pour tenter de permettre au pays attaqué par la Russie en février de conserver des infrastructures essentielles en état de marche (énergie, eau, alimentation, santé et transports).
Outre le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, le président ukrainien Volodymyr Zelensky interviendra en visio-conférence. "Des chefs d'Etats, des chefs de gouvernements, des ministres" de 47 pays seront représentés, a indiqué l'Elysée. Le Fonds monétaire international (FMI) sera là, tout comme la Banque mondiale par l'intermédiaire de responsables régionaux, sans nouvelles annonces prévues de leur part, ont-ils précisé à l'AFP vendredi.
Avant cette conférence, les récents propos d'Emmanuel Macron sur des "garanties de sécurité" à donner à la Russie ont été "isolés" de leur "contexte", a assuré vendredi l'Elysée. "Le dialogue entre le président de la République (Emmanuel Macron) et le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky est excellent", a assuré la présidence française. "Il y a un décalage entre certains mouvements ou certaines personnes, qui cherchent à isoler un bout de phrase en dehors de son contexte, et la réalité du travail que nous menons qui véritablement se fait sans difficulté".
La basketteuse Brittney Griner de retour aux Etats-Unis
La star américaine du basket Brittney Griner est arrivée vendredi matin aux Etats-Unis après avoir été libérée d'une prison russe en échange d'un marchand d'armes. Brittney Griner, qui avait été arrêtée en Russie en février en possession d'une vapoteuse contenant du cannabis dilué dans un liquide, et Viktor Bout, 55 ans, qui purgeait une peine de 25 ans dans une prison américaine, ont été échangés dans un aéroport d'Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis. La joueuse de basket-ball, qui devait être transférée vers un centre militaire pour se rétablir, a "bon moral", a déclaré vendredi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, sur MSNBC.
Le Kremlin a souligné de son côté vendredi que les négociations "concernaient uniquement l'échange" et ne mettaient pas fin à la "crise" entre les deux pays, dont les relations sont "toujours dans un état déplorable". "C'est le fruit de négociations et de la recherche de compromis. En l'espèce, on a trouvé un compromis et nous ne refusons pas de poursuivre ce travail à l'avenir", a déclaré vendredi Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse en marge d'un sommet au Kirghizstan.
Vladimir Poutine menace l'Occident de "réduire la production" de pétrole russe
Le président russe Vladimir Poutine a menacé vendredi l'Occident de "réduire la production" de pétrole russe "si nécessaire". "On réfléchira à une éventuelle réduction de la production si nécessaire", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse à Bichkek, en marge d'un sommet régional.
Le mécanisme voulu depuis plusieurs mois par l'Occident et mis en place en début de semaine par l'Occident est "une décision stupide", a-t-il jugé. "Le plafond proposé (à 60 dollars) correspond aux prix auxquels nous vendons aujourd'hui. En ce sens, cela ne nous affecte en rien", a-t-il relevé face aux journalistes. Le cours du baril de pétrole russe (brut de l'Oural) évolue en effet autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond européen, impliquant des conséquences limitées à court terme.
Avant ces déclarations, les 27 pays de l'Union européenne, le G7 et l'Australie s'étaient mis d'accord sur un prix maximum de 60 dollars américains pour le pétrole brut d'origine russe transporté par voie maritime, afin de limiter les revenus de Moscou pour financer son offensive militaire en Ukraine.
Une édition spéciale de franceinfo depuis Kiev
Alors que le conflit russo-ukrainien entre dans son dixième mois, franceinfo a délocalisé son antenne à Kiev, vendredi 9 décembre, afin de se tenir au plus de près des Ukrainiens et de comprendre leur quotidien. Cette émission exceptionnelle s'est déroulée au sein du Musée national de l'histoire de l'Ukraine. De 17 heures à 19 heures, Louis Laforge, accompagné de Lucie Chaumette, a reçu un grand nombre d'invités.
Comment les Ukrainiens font-ils pour poursuivre leur existence, sous la menace des bombes russes ? A quoi ressemble la vie culturelle ? Comment s'organise la vie associative ? Autant de questions auxquelles ont apporté des artistes, enseignants, étudiants, activistes et soignants ont apporté leurs témoignages sur leur vie en Ukraine en temps de guerre et que vous pouvez revoir en replay.
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