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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du 11 avril

La situation dans la ville de Marioupol est particulièrement difficile lundi, les forces ukrainiennes disent se préparer à la chute de ce port stratégique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un militaire à Marioupol (Ukraine), le 10 avril 2022. (ILYA PITALEV / SPUTNIK / AFP)

La fin de la résistance à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, semblait imminente dans la soirée du lundi 11 avril. Kiev a annoncé que les forces ukrainiennes se préparent à la chute de ce port stratégique. Selon les autorités, des milliers de civils ont trouvé la mort depuis le début du siège de la ville par l'armée russe, le 24 février.

Un lourd bilan à Marioupol 

La maire ukrainien de Marioupol, Vadym Boychenko, a affirmé que plus de 10 000 civils sont morts depuis le début du siège de cette grande ville du sud-est du pays par l'armée russe. Selon lui, le bilan pourrait même doubler et dépasser les 20 000 victimes. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait estimé un peu plus tôt que des "dizaines de milliers" de personnes ont été tuées dans cette ville d'un demi-million d'habitants.

Interrogé par l'agence de presse américaine AP (en anglais), le maire de Marioupol a également accusé les forces russes d'avoir apporté des équipements de crémation mobiles dans la ville pour se débarrasser des corps, et d'avoir refusé de laisser entrer les convois humanitaires pour dissimuler le carnage.

Les séparatistes prorusses disent avoir conquis Marioupol

Plus tôt dans la journée, le chef des séparatistes prorusses de Donetsk a annoncé que ses forces ont conquis entièrement la zone portuaire de la ville. "Il est déjà sous notre contrôle", a déclaré Denis Pouchiline, cité par les agences de presse russes. 

De leur côté, les forces ukrainiennes semblent se préaparer au pire. "Aujourd'hui sera probablement l'ultime bataille" à Marioupol "car nos munitions s'épuisent", a écrit lundi sur Facebook la 36e brigade de la marine nationale des forces armées ukrainiennes. "Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres. Nous ne savons pas ce qu'il va se passer, mais nous vous demandons vraiment de vous souvenir (de nous) avec un mot gentil", a ajouté la 36e brigade sur le réseau social.

Une offensive majeure attendue dans le Donbass

Marioupol n'est pas la seule zone sous tension dans le pays. Le Donbass, situé à l'est de l'Ukraine, serait la cible d'une offensive majeure à venir, selon Kiev. "Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'est. L'attaque aura lieu très prochainement", a averti le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik.

A Washington, un haut responsable du Pentagone a confirmé que les forces russes se renforcent autour de la région, et notamment près de la ville stratégique d'Izioum. "Nous avons constaté des efforts des Russes pour se réapprovisionner et se renforcer dans le Donbass", a déclaré ce responsable à l'AFP, mentionnant notamment une colonne de chars au nord de la ville.

La Société générale a quitté la Russie

Lundi matin, la Société générale a annoncé "cesser ses activités" en Russie et céder la totalité de sa participation dans Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe, ainsi que ses filiales d'assurance dans le pays. Même si, comme le précise le groupe dans un communiqué, la transaction "envisagée" reste soumise à l'approbation des autorités compétentes en matière réglementaire et de droit de la concurrence. Selon le groupe, "la finalisation de cette opération devrait intervenir dans les prochaines semaines."

Jusqu'à présent, le groupe français poursuivait ses activités en Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février. Et il pesait, dans ce pays, 18,6 milliards d'euros, dont 15,4 milliards (soit 83%) comptabilisés dans sa filiale Rosbank.

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