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Guerre en Ukraine : à la veille de la rentrée scolaire en Russie, Amnesty International condamne le nouveau manuel d'histoire russe, qui "regorge de clichés de propagande"

Amnesty International alerte ce vendredi sur le contenu du nouveau manuel d'histoire russe que des lycéens vont avoir en main cette année en Russie. Il "dissimule la vérité et déforme les faits sur de graves violations des droits humains", notamment en Ukraine, selon l'ONG.
Article rédigé par franceinfo
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Un exemplaire du nouveau manuel scolaire destiné aux lycéens sur l'histoire générale du monde et l'histoire de la Russie, mentionnant l'action militaire en cours du pays en Ukraine, le 7 août 2023. (YURI KADOBNOV / AFP)

À la veille de la rentrée scolaire, Amnesty International condamne vendredi 1er septembre le nouveau manuel d'histoire russe, légitimant la stratégie militaire du pays. Pour l'ONG, il s'agit d'une "tentative flagrante d'endoctriner illégalement les élèves russes et ceux dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie".

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Amnesty International affirme que ce sont les élèves des lycées faisant leur rentrée au 1er septembre qui sont concernés : "Le manuel - qui regorge de clichés de propagande officielle russe et qui tente de justifier les actions illégales de la Russie depuis l'annexion de la Crimée en 2014 jusqu'à l'invasion de l'Ukraine en 2022 - sera une partie obligatoire du programme".

Le nouveau manuel qualifie par exemple l'invasion de l'Ukraine par la Russie d'"opération militaire spéciale" et cite Vladimir Poutine le 24 février 2022, jour où il a ordonné l'opération. Le président avait alors déclaré : "C’est en fin de compte une question de vie ou de mort, la question de notre avenir historique en tant que peuple". 

Des représailles pour ceux qui refusent d'enseigner ce programme, selon l'ONG

L'ONG souligne que le programme scolaire russe "a été introduit dans les écoles des régions d'Ukraine occupées en septembre 2022" et que les parents, enseignants et élèves qui refusent de le suivre risquent "d'être victimes de violences, de détention arbitraire et de mauvais traitements". Alina, professeure d'histoire à Izioum en Ukraine, a raconté aux chercheurs d'Amnesty, que pendant les mois d'occupation russe, elle avait peur d'enseigner l'histoire ukrainienne et cachait ses manuels chez elle.

Selon Anna Wright, chercheuse à Amnesty International pour l'Europe de l'Est et l'Asie centrale : "Le manuel dissimule la vérité et déforme les faits sur de graves violations des droits humains et sur des crimes du droit international, commis par les forces russes contre les Ukrainiens". Elle ajoute : "L'endoctrinement d'enfants à un stade vulnérable de leur développement est une tentative cynique d'éradiquer la culture, l'identité et le patrimoine ukrainiens. Il constitue également une violation du droit à l'éducation".

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L'ONG rappelle que la Russie est membre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies et également membre de la Convention des droits des enfants. En ce sens, en tant que "puissance occupante" de plusieurs régions de l'Ukraine qu'elle contrôle, Moscou doit donc "respecter, protéger et réaliser le droit à l'Education et ne pas violer ce droit en endoctrinant les élèves avec de la propagande".

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