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Indésirable au G7, Vladimir Poutine règle ses comptes

Le président russe s'est exprimé sur la crise en Ukraine et a épinglé les Américains, deux jours avant sa venue en Normandie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Le président russe, Vladimir Poutine, assiste à une réunion concernant l'énergie, le 4 juin 2014 à Astrakhan (Russie).  (SERGEY GUNEEV / AFP)

Il ne compte pas se faire oublier. Jugé indésirable au sommet du G7 à Bruxelles (Belgique) pour la première fois depuis 17 ans, Vladimir Poutine a tenu à répondre à distance aux dirigeants du club des pays les plus développés du monde.

Invité d'Europe 1 et TF1, le président russe a notamment évoqué la crise en Ukraine et ses relations avec les Etats-Unis, à la veille de sa venue en France et deux jours avant les commémorations du 70e anniversaire du Débarquement allié. Morceaux choisis.

Sur les Américains : "Des preuves ? Qu'ils les montrent !"

Vladimir Poutine a réservé ses critiques les plus vives aux Américains, qu'il a mis au défi de présenter de prouver l'implication militaire russe dans l'est de l'Ukraine. Accusé par les Etats-Unis de de laisser passer des "combattants" et des "armes", il s'est exclamé : "Des preuves ? Mais qu'ils les montrent !"

"Nous avons vu, tout le monde a vu, comment le secrétaire d'Etat américain (ColinPowell) avait montré des preuves de la présence d'armes de destruction massive en Irak", a ironisé le chef de l'Etat russe, faisant allusion aux accusations infondées lancées en 2003 par les Etats-Unis pour justifier l'intervention militaire contre Saddam Hussein.

"Affirmer, c'est une chose. Avoir des preuves, c'est autre chose. Je vous le répète : il n'y a aucune force russe, aucun instructeur russe dans le sud-est de l'Ukraine. Il n'y en a pas eu et il n'y en a pas", a encore jugé Vladimir Poutine.Plus tôt dans la journée, Barack Obama a dénoncé les "sombres manœuvres" de Moscou en Ukraine. Les deux hommes ne devraient pas se rencontrer vendredi en Normandie.

Sur Hillary Clinton : "Préférable de ne pas se disputer avec les femmes"

Le président russe a aussi violemment taclé Hillary Clinton, qui l'avait comparé à Hitler en mars."Vous savez, il est préférable de ne pas se disputer avec les femmes", a-t-il tranché, sourire aux lèvres.

Pour lui, l'ancienne secrétaire d'Etat américaine "n'a jamais été trop subtile dans ses déclarations." Et de poursuivre : "Quand les gens dépassent les limites, ce n'est pas parce qu'ils sont trop forts, mais parce qu'ils sont trop faibles. Mais peut-être que la faiblesse n'est pas la pire des caractéristiques pour une femme."

Sur le président ukrainien : "Je ne compte éviter personne"

Le chef du Kremlin a toutefois montré patte blanche vis-à-vis du président élu ukrainien pro-occidental, Petro Porochenko. Ce dernier sera présent en France pour le 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. Et Vladimir Poutine se dit prêt à le rencontrer. "Je ne compte éviter personne et parlerai, évidemment, à tout le monde", a-t-il assuré, alors que Moscou n'a pas formellement reconnu le président élu le 25 mai.

"Je pense que Petro Porochenko a une chance unique : il n'a pas encore de sang sur les mains et il peut suspendre cette opération punitive et commencer un dialogue direct avec ses citoyens de l'Est et du Sud du pays", a analysé Poutine.

Selon lui, "le pouvoir ukrainien doit ouvrir un dialogue avec sa population : cela ne doit pas se faire avec des chars et des avions mais par la négociation". Une référence à l'opération militaire menée par l'armée ukrainienne depuis le 13 avril pour reprendre le contrôle des régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk.

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