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Enquête Guerre en Ukraine : comment les entreprises françaises tentent-elles de limiter l'effet des sanctions contre la Russie ?

En dépit des effets d'annonce, certaines entreprises, des hommes d'affaires et des hommes politiques français continuent de faire des affaires en Russie. Enquête sur les intérêts français au pays de Vladimir Poutine. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 20min
Le logo du supermarché français Auchan sur le mur d'un centre commercial à Moscou (Russie), le 3 août 2020. (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

Le 23 mars 2022, dans un message adressé aux parlementaires français, le président ukrainien Volodymyr Zelensky exhorte les entreprises tricolores à quitter la Russie en nommant Renault, Auchan et Leroy Merlin. Il les appelle à ne pas devenir des "sponsors de la guerre". Si les marques françaises sont ainsi visées, c'est parce que l'Hexagone est le premier employeur étranger en Russie, avec plus de 1 200 entreprises sur place, et 22 milliards de dollars d'investissements réalisés en dix ans.

Dès le lendemain du message du président ukrainien, Renault annonce par communiqué suspendre l'activité de son usine de Moscou et reconsidérer sa participation au groupe automobile russe Avtovaz. Quelques semaines plus tard, alors que le secteur bancaire est sous sanction, la Société Générale trouve un repreneur pour ses parts dans Rosbank, abandonnant au passage 3 milliards d'euros. En revanche, l'Association familiale Mulliez (AFM) confirme qu'elle compte rester en Russie. Près de 18% des ventes mondiales de Leroy Merlin sont faites là-bas, tandis qu' Auchan gère plus de 200 magasins dans le pays. Le groupe Mulliez reste fidèle à une ligne qui ne date pas d'hier. En 2014 déjà, au moment de l'annexion de la Crimée, son hypermarché Auchan de Simféropol était resté ouvert, son management ayant été transféré d'Ukraine en Russie.

D'autres sociétés françaises ont, en apparence, un discours plus nuancé. Elles annoncent qu'elles ne feront pas de nouveaux investissements, mais ne quitteront pas le pays pour autant. C'est le cas de Danone qui justifie dans un communiqué maintenir "pour l'instant l'activité de production et de distribution de produits laitiers frais et de nutrition infantile, afin de répondre aux besoins alimentaires essentiels des populations civiles". Même son de cloche chez Peugeot, Schneider Electric ou encore Blablacar, qui compte 25 millions de membres en Russie. Dans un communiqué, l'entreprise de covoiturage affirme "mettre fin à ses investissements dans le pays."

Des astuces pour éviter les sanctions

Coca-Cola, Carlsberg, les cabinets de conseils... à chaque jour sa nouvelle annonce de départ de Russie. Mais la réalité est un peu plus complexe. "Les sociétés françaises ne ferment pas vraiment, explique à la cellule investigation de Radio France un banquier d'affaires français à Moscou. Elles créent d'autres sociétés, sous d'autres noms. Les Américains le font aussi avec les cabinets de conseil. Ils disent qu'ils sont partis, mais ce sont les mêmes conseillers qui continuent à opérer sous d'autres noms de marques."

Et si officiellement, de nombreux secteurs sont sous sanctions comme le spatial, l'aéronautique, la défense, la finance, mais aussi le luxe, il existe une disposition qui évite de tout bloquer dans ce secteur. "À moins de 300 euros par pièce, on n'est pas sanctionné, précise un entrepreneur qui distribue des cosmétiques en Russie. La plupart de nos parfums sont en dessous de cette valeur. Il n'y a donc pas de base légale pour interdire nos produits."

La situation est plus problématique pour la société Poma qui fabrique des téléphériques. Sa filiale en Russie est en train de relier une ville russe à une ville chinoise à l'Est du pays. Or les téléphériques de plus de 5 000 euros font partie des produits sanctionnés. Mais certaines sociétés de conseil en investissement ont trouvé une parade : "On propose aux entreprises françaises de mettre leur affaire en Russie en fiducie, explique Gilles Remy de la société de conseils Cifal qui s'est associée à trois fonds d'investissements russes pour l'occasion. C'est-à-dire qu'on la gère nous-même. Ensuite, soit l'entreprise vend sa part, soit elle reprend sa gestion plus tard, quand elle décide de revenir sur le marché." Une stratégie qui permet de faire le dos rond en espérant que la guerre en Ukraine s'arrête.

Mais il existe d'autres astuces. Certaines sociétés ont évacué leur personnel de Russie, pour opérer depuis des pays voisins comme le Kazakhstan. C'est le cas du personnel du groupe Saft. Selon le service communication de l'entreprise, le 15 mars 2022 son personnel est parti travailler dans le pays frontalier. Et après avoir suspendu durant quelques jours ses livraisons de batteries pour le métro de Moscou, celles-ci devaient ensuite reprendre. Mais Saft nous a fait savoir le 15 avril 2022 qu’il avait décidé de les interrompre et de rapatrier son personnel en France.

La Russie, un marché vital pour Total

Pour l'instant, le secteur de l'énergie, le principal contributeur au budget de l'État russe, reste exempté de sanction. Depuis le massacre de Boutcha, l'Union européenne a décidé de mettre en place de nouvelles mesures visant le charbon et le pétrole, mais celles-ci ne seront effectives que plus tard. Et si BP, ExxonMobil ou ENI ont annoncé se retirer de Russie, TotalEnergies reste plus mesuré. Le groupe français a de très gros intérêts dans le pays, notamment avec le projet de liquéfaction de gaz sur le site de Yamal, en Sibérie. Il s'est associé à la société Novatek dont l'oligarque russe, Guennadi Timtchenko, sous sanction, a démissionné du conseil d'administration, le 21 mars 2022, tout en restant actionnaire de la société.

Pour l'instant, pas question pour Total de renoncer à Yamal, ou à sa participation dans Novatek. "La Russie est le plus important contributeur aux réserves prouvées du groupe français, rappelle Olivier Petitjean de l'observatoire des multinationales. De plus, l'État français, par l'intermédiaire de la banque publique d'investissement (BPI France), avait donné un coup de pouce crucial au projet en entrant au capital de sociétés sous-traitantes impliquées, comme l'entreprise parapétrolière Technip par exemple." La BPI avait apporté une garantie de 350 millions d'euros à Technip pour couvrir les risques de son contrat sur le projet Yamal.

Une coopération qui continue sur le nucléaire

Même constat du côté des acteurs du nucléaire. La France est le premier partenaire en Europe de l'Ouest de Rosatom, l'entreprise publique russe spécialisée dans l'énergie nucléaire. En février 2022, juste avant le conflit, EDF annonce avoir signé un accord d'exclusivité avec le groupe russe pour la fourniture de turbines à vapeur Arabelle, fabriquée par l'usine GEAST (GE-Alstom) à Belfort. En décembre dernier, EDF et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ont aussi signé au World Nuclear Energy Exhibition un partenariat de recherche avec la Russie pour le développement de réacteurs de quatrième génération.

Pour l'instant, le groupe français explique qu'"à ce jour, aucune des sanctions adoptées par ou à l'encontre de la Russie n'empêche le groupe de fonctionner normalement". Tenex, une filiale de Rosatom a elle aussi signé un contrat fin 2020 avec le groupe français Orano pour le ré-enrichissement d'uranium de retraitement. Un contrat essentiel pour le combustible des centrales russes et françaises. Là encore un secteur épargné par les sanctions... du moins pour l'instant.

Certains politiques partent...

Parmi les acteurs clés de ces partenariats franco-russes, on trouve des grands patrons, mais aussi d'anciens hommes politiques français. "On s'achète une respectabilité. Quelqu'un qui pourra se faire l'avocat médiatique du pays, explique Kevin Gernier, de Transparency International. C'est du soft power." Dès le début de la guerre en Ukraine, certaines de ces personnalités ont annoncé leur départ. C'est le cas de Dominique Strauss-Kahn qui a déclaré avoir quitté le Fonds russe des investissements directs (RDIF), lui-même directement sous le coup des sanctions. L'entourage de Nicolas Sarkozy a aussi annoncé que ce dernier avait quitté dès l'automne 2021 la société d'assurance russe Reso Garantia, dans laquelle il était à la fois conseiller spécial et président du comité consultatif stratégique auprès du conseil d'administration depuis novembre 2020.

Enfin, après quelques jours de flottement, l'ex-Premier ministre, François Fillon a lui aussi fait part de sa décision de démissionner de ses mandats au sein des groupes pétroliers russes Zarubezhneft et Sibur. "Aujourd'hui, la guerre est de retour au cœur de l'Europe. C'est un échec collectif mais, dans la hiérarchie des responsabilités, Vladimir Poutine est le seul coupable d'avoir enclenché un conflit qui aurait pu – qui aurait dû – être évité", a-t-il écrit dans une tribune au JDD.

… Mais d'autres restent

En revanche d'autres ont décidé de rester. C'est le cas de Maurice Leroy, l'ancien ministre de la Ville de Nicolas Sarkozy et ex-président du conseil départemental du Loir-et-Cher. Il avait surpris ses partenaires politiques en annonçant son départ pour Moscou en 2018. Depuis, il a été nommé vice-président en charge du développement international du Grand Moscou, "Mosinzhproekt". Maurice Leroy est un intermédiaire français précieux pour les relations économiques franco-russes. Il a notamment favorisé la signature d'un contrat entre la mairie de Moscou et la société Orpea en 2019. "À l'époque, Orpea était une société reconnue comme ayant une bonne expérience des maisons de retraite, explique un observateur des affaires franco-russes. Maurice Leroy était là comme intermédiaire entre la mairie de Moscou de Sergueï Sobianine et le patron d'Orpea, Yves Le Masne. Il s'agissait de reprendre un site plutôt luxueux près de Moscou. Une première étape avant un projet plus large de développement des maisons de retraite en Russie."

Frédéric Orain, l'un des anciens opposants politiques de Maurice Leroy dans le Loir-et-Cher lui a cependant écrit pour lui demander s'il comptait quitter son poste en Russie. "Son employeur, c'est quand même Sergueï Sobianine, dont Alexeï Navalny est l'opposant, explique-t-il. Qu'il fasse sa vie en Russie, libre à lui. Mais qu'il travaille pour un proche du pouvoir russe sans voir le problème que ça pose, pour moi c'est un affront aux Ukrainiens et à ce qu'ils vivent en ce moment." Contacté, Maurice Leroy nous a expliqué que "l'offensive militaire russe en Ukraine et ses conséquences, que je condamne et déplore, m'ont conduit à engager avec mon employeur, un dialogue sur la poursuite des missions qui m'ont été confiées. Quelle qu'en soit l'issue, les activités de cette société privée, sont parfaitement étrangères aux enjeux du conflit ukrainien et n'interfèrent nullement avec l'État et/ou l'administration russe."

Des hommes d'affaires aussi s'accrochent

Henri Proglio, l'ancien patron d'EDF et de Véolia, ne souhaite pas non plus abandonner ses fonctions. Lui est membre du bureau des directeurs d'ABR Management, une holding qui gère les parts des actionnaires majoritaires de la banque Rossiya, sous sanction depuis 2014, mais il siège aussi au comité consultatif international de Rosatom, mission qui ne lui rapporte "que" 2 000 euros par mois, a-t-il précisé au JDD. Henri Proglio n'a pas souhaité répondre à nos questions, contrairement à d'autres hautes personnalités comme l'ex-commissaire européen Yves Thibault de Silguy. Lui a démissionné du conseil d'administration de la deuxième banque de Russie : la VTB, fonction qu'il occupait depuis 2006. "Cette banque est maintenant sous sanction européenne. Je ne peux pas, en tant qu'Européen, et qui plus est, ancien commissaire, rester dans une société qui est sous sanction", précise l'ancien administrateur.

L'ex-directeur financier de Total, Robert Castaigne a lui aussi démissionné du conseil d'administration de Novatek au début du mois d'avril 2022. En revanche, le président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) franco-russe, Emmanuel Quidet, lui, vient de faire son entrée au sein de ce conseil.

La puissante CCI franco-russe

Installée depuis 1997 en Russie, la chambre de commerce et d'industrie franco-russe joue un rôle clé dans les investissements français dans le pays. "Elle a beaucoup de moyens, publie beaucoup de choses. Ce n'est pas une CCI pour boire des cocktails et manger des petits fours", affirme Michel Noiry, de la société de conseil en investissement à l'étranger Origa. Son budget est tenu secret mais selon nos sources, il est conséquent pour un organisme de ce type. Il faut dire que cette CCI compte près de 400 membres russes et français. Et une quarantaine de grandes entreprises siègent dans son conseil économique : un club d'affaire select composé de grands patrons français, dont la cotisation annuelle se chiffre à 50 000 euros. À ce prix-là, les entrepreneurs français ont aussi droit à une rencontre avec Vladimir Poutine.

Ce conseil économique était présidé jusqu'au 12 avril 2022 par deux figures importantes. Côté français : le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, et côté russe, l'oligarque Guennadi Timtchenko. Des photos prises en 2019 attestent de la tenue d'une réunion réunissant Vladimir Poutine et des grands patrons français dans la salle Sainte Catherine du Kremlin. Parmi les présents, on retrouve les patrons d'Auchan, Adeo (Leroy Merlin), Total, Société Générale, Renault, Blablacar mais aussi Legrand, Air Liquide, Crédit Agricole Corporate and Investment Bank (CIB), Orange, Orpea, Pernod Ricard, Poma, Sanofi, Schneider Electric... En tout, il y a eu quatre rencontres de ce type, la dernière ayant eu lieu le 29 avril 2021 en visio-conférence.

Rencontre entre Vladimir Poutine et les grands patrons français en 2019 au Kremlin et en 2021 en visioconférence. (CAPTURES D'ECRAN DU SITE DE LA CCI)

Preuve d'un certain malaise sur cette proximité avec Vladimir Poutine, le dossier du conseil économique a été retiré du site internet de la CCI franco-russe quelques jours après le début de la guerre. Et ce conseil aurait été mis en sommeil. Le service de presse de Total nous a annoncé que Patrick Pouyanné avait décidé de démissionner de sa vice-présidence, tout en restant membre de la CCI. Beaucoup d'autres sociétés nous ont répondu la même chose, mais il semble que depuis 2014, malgré les sanctions américaines frappant Guennadi Timtchenko, les Français ne s'étaient pas vraiment posés de questions sur l'opportunité de rester ou non. "La présence de Patrick Pouyanné et de Guennadi Timtchenko est une chance pour le commerce et la finance, nous a confié un investisseur français en Russie. Cela développe l'aura française et aide à hisser des sous-traitants sur le marché russe. C'est un instrument de soft power dont on ne peut pas se passer."

La CCI et François Fillon

Il existe des liens croisés entre certains de ces hauts cadres français et l'oligarque proche du Kremlin, Guennadi Timtchenko. Le directeur de la chambre de commerce franco-russe Pavel Chinsky est membre du conseil de la Fondation culturelle Neva fondée par ce dernier. Et le président de la CCI franco-russe, Emmanuel Quidet, vient d'être nommé administrateur indépendant au sein de Novatek, dont il est aussi actionnaire.

Selon nos informations, ce dernier aurait par ailleurs joué de sa relation avec Timtchenko pour faciliter le recrutement de François Fillon au sein du conseil d'administration du géant russe de la pétrochimie Sibur. "En mars 2021, Vladimir Poutine a déclaré qu'il venait de rencontrer un ami étranger qui lui avait dit que la vie sous Covid était beaucoup mieux à Moscou qu'à Paris, raconte un observateur du milieu économique en Russie. Les deux amis se sont bien rencontrés. Vladimir Poutine lui a, à cette occasion, proposé un poste dans une grande entreprise russe. Et c'est lors d'un dîner chez le président de la chambre de commerce franco-russe qu'il a fait plus ample connaissance avec Guennadi Timtchenko. C'est là qu'a commencé son projet de poste chez Sibur." À l'époque de ce dîner, François Fillon était un invité d'honneur de la CCI. Un privilège auquel ont eu droit certains politiques de passage à Moscou, comme Jean-Pierre Chevènement, représentant de la France en Russie, ou encore Hubert Védrine, l'ex-ministre des Affaires étrangères.

Un instrument de lobbying contre les sanctions

Depuis le début de la guerre, la CCI fait le point quotidiennement sur les sanctions. Cécile Vaissié, professeur d'études russes à l'université Rennes 2, et auteur du livre Les réseaux du Kremlin en France, rappelle qu'"en 2016, il y a eu un vote à l'Assemblée nationale sur les sanctions européennes contre la Russie. La chambre de commerce franco-russe a alors écrit à tous les députés français pour leur demander de voter contre."

La CCI joue de son influence aussi en finançant un observatoire d'experts qui alimente ses réflexions. Ce centre doté d'un conseil scientifique est dirigé par Arnaud Dubien, un chercheur de l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) qui produit régulièrement des notes et un rapport d'analyse annuel sur l'économie, la géopolitique et la société russe, avec des articles écrits par une cinquantaine de chercheurs. Les notes qu'il produit semblent cependant très orientées. Les sujets des rapports sont choisis par des dirigeants de l'observatoire, qui paient des chercheurs tout en leur demandant d'orienter parfois leur présentation. "On ne m'a jamais dit de modifier l'écrit. En revanche on m'a demandé de revoir ma conclusion pour montrer en quoi tel sujet était problématique pour le commerce", explique Marie-Gabrielle Bertran, doctorante à l'institut français de géopolitique de l'université Paris 8, lorsqu’elle a participé à la production du rapport de cet observatoire en 2017.

Des tensions avec le quai d'Orsay

Les responsables de cette chambre de commerce ont refusé nos propositions d'interview, mais il semble qu'ils n'aient pas l'intention de modifier leur cap. Récemment la CCI a organisé une conférence avec l'entrepreneur Evgueny Kaspersky dont les logiciels anti-virus sont dans le collimateur des autorités américaines. Par ailleurs, les organisateurs du forum économique international de Saint-Pétersbourg ont fait savoir que les représentants de 69 pays, dont la France, ont confirmé leur présence. "La CCI ira comme tous les ans", nous expliquait encore un de ses adhérents début avril 2022. Le quai d'Orsay nous a cependant affirmé qu'il n'y aurait pas de délégation officielle à Saint-Pétersbourg cette année, et qu'après discussion avec la CCI, elle s'était engagée à ne pas tenir son habituel pavillon français. Si certains de ses membres seront présents, ce sera donc plus discrètement.

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