La Russie durcit son embargo sur les produits occidentaux
Les produits auparavant renvoyés dans leurs pays d'origine seront désormais détruits par les autorités sur le sol russe.
Moscou hausse le ton. La Russie a commencé jeudi 6 août à détruire les produits alimentaires occidentaux sous embargo, un an après la mise en place de celui-ci. En 24 heures, plus de 300 tonnes de nourriture ont été détruites, malgré une levée de boucliers dans la société civile.
Jusqu'à présent, ces produits interdits, car en provenance des pays sanctionnant la Russie pour son rôle dans la crise ukrainienne, étaient seulement renvoyés dans leur pays d'origine. Ils seront désormais détruits sur place par les autorités, qu'ils soient saisis à la frontière ou dans les magasins.
Dans un éditorial, le quotidien économique Vedomosti a dénoncé une "barbarie ostentatoire" et une "guerre absurde contre la nourriture en période de crise économique". Les auteurs d'une pétition signée par plus de 290 000 personnes sur le site internet Change.org (en russe) réclament, quant à eux, que la nourriture saisie soit donnée "aux anciens combattants, aux handicapés, aux familles nombreuses et à ceux qui ont souffert des récents désastres naturels".
"De la pure contrebande"
Un porte-parole du Kremlin a admis que la destruction de nourriture "n'était peut-être pas très agréable à voir", tout en demandant aux médias de "ne pas exagérer le problème" car cette nourriture était "de la pure contrebande". Les autorités, qui accusent des pays tels que la Biélorussie et le Kazakhstan d'introduire sur le territoire russe des produits européens sous embargo en les faisant passer pour des produits locaux, espèrent que quelques cas de destruction suffiront à décourager les personnes tentées d'enfreindre l'embargo.
Les produits importés par des particuliers pour leur consommation personnelle sont en revanche toujours autorisés.
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