Ukraine : le pouvoir et les opposants s'accusent mutuellement d'actes de "torture"

Article rédigé par franceinfo
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Un opposant au gouvernement en place tient le drapeau national sur la place de l'Indépendance à Kiev (Ukraine), le 1er février 2014. (ARIS MESSINIS / AFP)

Le ministère de l'Intérieur a accusé samedi les manifestants pro-européens d'avoir "torturé" un policier en civil. La veille, un militant très actif de l'opposition a témoigné des sévices dont il a été victime.

Ce qu'il faut savoir

Après plus de deux mois de contestation, la mobilisation pro-européenne ne faiblit pas en Ukraine, malgré les concessions du gouvernement, comme le vote d'une loi d'amnistie sous conditions pour les manifestants.

• Des accusations de torture. Le pouvoir ukrainien a accusé samedi les manifestants d'avoir "torturé" un policier en civil la veille. L'homme a été hospitalisé pour un traumatisme crânien et des contusions, selon le ministère de l'Intérieur. Cette accusation survient au lendemain du témoignage d'un militant très actif de l'opposition : Dmytro Boulatov avait été enlevé le 22 janvier à Kiev et abandonné dans une forêt jeudi après avoir été torturé.

• Bientôt l'état d'urgence ? Le parti de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko a affirmé samedi que le pouvoir ukrainien était en train de préparer son instauration pour mettre fin à la contestation. Ils dénoncent l'enquête menée par les services spéciaux ukrainiens pour "tentative de prise de pouvoir" et la demande par l'armée de mesures d'urgence.

• Russie et occidentaux s'affrontent. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé samedi que les "Etats-Unis et l'UE se tiennent au côté du peuple ukrainien dans son combat". Avec ses homologues européens, il a décidé de rencontrer en pleine conférence sur la sécurité à Munich (Allemagne) les opposants au pouvoir en place. Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a de son côté accusé certains responsables de l'UE de fomenter des manifestations hostiles au président ukrainien Viktor Ianoukovitch.

Un lourd bilan humain. Officiellement, le conflit entre les pro-européens et le régime en place a fait au moins quatre morts et plus de 500 blessés lors des affrontements de rue fin janvier.