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Dans la région d'Izioum, les destructions sont le prix à payer de la contre-offensive ukrainienne : "un missile est tombé sur ma maison"

L'armée ukrainienne continue d'avancer : plus de 400 km² de territoires repris aux Russes en moins d'une semaine a indiqué Kiev ce jeudi. Une percée fulgurante qui laisse derrière elle des villes et villages dévastés, notamment dans la région d'Izioum.

Article rédigé par Omar Ouahmane - Jérémy Tuil
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une maison à Iatskivka, près d'Izioum, après les bombardements ukrainiens.  (OMAR OUAHMANE / RADIO FRANCE)

"Un missile est tombé sur ma maison", lâche Valéry, de retour chez lui, à Iatskivka, petit village à quinze kilomètres à l’est d’Izioum. Autour de lui, c'est la désolation. Les dégats sont immenses, et s'étalent de villages en villages, avec partout les mêmes scènes de chaos. Comme Valéry, des civils, qui ont fui les combats, retournent peu à peu dans leur maison, ou plutôt ce qu'il en reste. "Les explosions ont soufflé les vitres et les éclats ont été projetés dans toutes les directions", montre ce propriétaire d'une supérette. 

Retour à zéro

L'homme a tout perdu dans les frappes menées par les forces ukrainiennes pour reprendre du terrain sur les Russes. L'ensemble des habitants font le même récit, ici, dans la région d'Izioum. Une vie brisée par la guerre mais sans céder au découragement. "Un missile est d'abord tombé juste devant, puis deux heures après la maison a été touchée par un obus", décrit Pavlo, avant d'ajouter, aujourd'hui, on a besoin de matériel pour la reconstruire mais je finirai par rebâtir cette maison."

Une maison dont le toit a été détruit par un bombardement à Iatskivka, près d'Izioum. (OMAR OUAHMANE / ESP - REDA INTERNATIONALE)

Si Pavlo ambitionne de reconstruire sa maison, détruite par les bombardements, il n'en veut pas aux forces ukrainiennes. C'est également le cas de la majorité des habitants car les soldats russes vivaient au milieu des rares civils, qui avaient fait le choix de rester. Ils se sont installés dans les maisons, les jardins, les immeubles, les parcs ou les places publics. Pour les repousser, l’armée ukrainienne a donc dû frapper chaque position russe. 

"Difficile de décrire le soulagement que je ressens. Ce bonheur de faire partie de nouveau de l'Ukraine. D'être avec notre peuple, et non plus sous le joug des Russes."

Olga, ukrainienne qui a rejoint sa maison près d'Izioum.

France Info

Le retrait de Moscou laisse apparaitre l'immensité des dégâts. Routes, écoles, ponts, hôpitaux et infrastructures sont endommagés, voire réduits en poussière. Il faut également rétablir l’électricité, l’eau et l’approvisionnement en gaz à l’approche de l’hiver. La tâche s'annonce colossale pour l’Ukraine, qui aura de nouveau besoin de la communauté internationale pour surmonter cette épreuve.

Une carte de l'Ukraine. (CAPTURE D'ECRAN GOOGLE MAPS)

La guerre en Ukraine est l'un des grands sujets abordés jeudi 6 octobre à la nouvelle Communauté politique européenne, qui réunit 44 dirigeants à Pragues, dont Emmanuel Macron. 

La contre-offensive ukrainienne se poursuit, au prix d'énormes destructions -le reportage d'Omar Ouhamane et Jérémy Tuil

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