Guerre en Ukraine : "Comment la Russie peut-elle faire partie du G20 si elle travaille délibérément à la famine de plusieurs continents ?", dénonce Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien appelle la communauté internationale à faire pression sur Moscou pour rétablir le corridor maritime en mer Noire, qui permettait jusqu'à maintenant au pays d'exporter ses céréales, notamment vers l'Afrique et l'Asie.
L'Ukraine a dénoncé ce dimanche 30 octobre des exportations de céréales devenues "impossibles" à cause du blocus russe réinstauré ce week-end en mer Noire. Moscou accuse Kiev d'avoir emprunté ce corridor maritime pour attaquer, avec des drones, le port de Sébastopol en Crimée. Le président ukrainien affirme que 176 navires transportant plus de deux millions de tonnes céréales sont actuellement bloqués.
L'accord avait pourtant été conclu en juillet dernier sous l'égide des Nations Unies et de la Turquie pour débloquer des millions de tonnes de céréales ukrainiennes, coincées depuis des mois à cause de l'invasion russe. Ce retour à la case départ n'est pas vraiment une surprise, selon le président ukrainien, qui affirme que Moscou a commencé à bloquer les navires transportant les productions agricoles depuis septembre.
Le chef d'État appelle la communauté internationale à faire pression pour que Moscou respecte de nouveau ses obligations. "Il faut faire pression en particulier au niveau du G20. Comment la Russie peut-elle faire partie du G20 si elle travaille délibérément à la famine de plusieurs continents ? Cela n’a pas de sens. La Russie n'a plus sa place au sein du G20", dénonce ainsi le président ukrainien. Pour l’heure, Kiev ne confirme, ni n’infirme, l’attaque sur la Crimée.
"Il s'agit d'une intention transparente de la Russie de faire peser la menace d'une famine à grande échelle sur l'Afrique et l'Asie"
Volodymyr Zelenskyà franceinfo
De son côté, la Turquie veut conserver son rôle de médiateur et assure être en contact avec les parties russes et ukrainiennes pour tenter de relancer le dialogue. Selon le centre chargé de superviser l'accord sur l'exportation des céréales, le "Joint Coordination Centre" (JCC), seize navires devraient emprunter lundi 31 octobre le corridor maritime humanitaire. L'Ukraine a donné son accord. La délégation russe en a été informée selon le JCC.
Cette menace d'une crise alimentaire est vue comme un nouveau levier de Moscou pour détourner l'attention face à ces revers sur le terrain militaire. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dénoncé ce dimanche un "écran de fumée", avant d'ironiser sur Twitter: "Le comportement des Russes est tellement prévisible : s'ils commettent un crime le soir, attendez-vous à ce qu'ils proposent des pourparlers le matin".
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