Cet article date de plus de deux ans.

Désintox. Non, le comédien Sam Hyde n'est pas responsable de l'attaque du pont de Crimée

Publié
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Désintox - Arte
France Télévisions

Quelques heures après l'attaque du pont de Crimée, une pièce d’identité, soit disant retrouvée sur place, a circulé sur les réseaux sociaux. Le coupable serait un Ukrainien nommé Semen Hydenko.

C'est peut-être l'intox la plus usée du Web.

Quelques heures après l'attaque du pont de Crimée, une pièce d’identité, soit disant retrouvée sur place, a circulé sur les réseaux sociaux. Le coupable serait un Ukrainien nommé Semen Hydenko. Mais Comme l’ont repéré plusieurs internautes, cette personne n’existe pas. Le document correspond à un modèle type de passeport ukrainien, que l’on retrouve sur des sites officiels, comme ceux du Conseil de l’Union Européenne  et du Service ukrainien des migrations.

Pour preuve, les numéros d’identification, référence d’enregistrement, date d’expiration et signature y sont exactement les mêmes. « La transcription du nom de famille n’est pas correcte », a aussi souligné le journaliste ukrainien Luchkov Andrii. Les internautes les plus aguerris ont aussi reconnu, derrière “Semen Hydenko”, une version ukrainienne de “Sam Hyde”, un comédien américain qu'il est coutume d'accuser lors de chaque attaque ou attentat dans le monde.

Depuis près de dix ans, des trolls s’amusent, sur des plateformes comme 4chan et Twitter, à incriminer Sam Hyde, avec de (vraies) photos du comédien brandissant une arme, accompagnées d’un nom légèrement modifié pour paraître plus “authentique”. Son nom était sorti après les attentats de Paris en 2015,  lors d'une attaque dans un cinéma allemand en 2016, ou d'une fusillade à Las Vegas en 2017. Il a même été accusé en janvier 2020 d’être à l’origine de la propagation du coronavirus. Et ce n'est pas sa première apparition dans le conflit russo-ukrainien !

La même carte d’identité retouchée avait fait le tour des réseaux sociaux le 21 février, quand la Russie promettait de “dénazifier” l’Ukraine, elle était alors présentée comme la « carte d’identité du leader d’Azov, tué par les “forces de maintien de la paix” russes plus tôt dans la journée à Louhansk ».

Retrouvez Désintox :
- Sur Facebook
- Sur Twitter
- Sur YouTube
- Sur Instagram
- Sur le site d'Arte

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.