Clubs de Crimée dans le championnat : les dirigeants russes du football ont peur des sanctions
Trois clubs de la province annexée ont rejoint la troisième division russe. Les participants d'une réunion de la fédération sont partagés entre peur des sanctions et peur de Vladimir Poutine, selon la retranscription des débats réalisée par un magazine russe.
Panique à bord. Le magazine Novaya Gazeta (en russe) a retranscrit le huis clos d'une rencontre de dirigeants russes, lundi 11 août, invités par la Fédération à statuer sur l'intégration de trois clubs de Crimée dans le championnat, fin juillet. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la peur des sanctions pèse sur les débats. Alexander Dyukov, président du Zenith Saint-Pétersbourg, redoute ainsi que les clubs russes soient exclus des compétitions européennes : "Nous pouvons sans doute survivre sans l'Europe, mais concernant la Coupe du monde [prévue en Russie en 2018], c'est une question politique."
Coincés entre la politique et la défense de leurs intérêts
"Nous sommes échec et mat", résume un membre du comité exécutif de la fédération. Le dilemme agite d'autres participants, explique le New York Times (en anglais), qui consacre un long article à l'enregistrement. Ceux-ci évoquent les moyens d'éviter un vote qui nuirait à leurs intérêts économiques. Mais tous se réfèrent en dernier lieu à Vladimir Poutine. "S'il n'y a un ordre direct, alors les discussions sont terminées", résume le président du Krasnodar, Sergei Galitskii. En clair, la politique dicte sa loi au football, et tant pis pour les sanctions éventuelles.
De son côté, la fédération ukrainienne fulmine. Son président a réclamé des sanctions contre la fédération russe, mercredi. "Le bureau exécutif de la Fédération russe de football a incorporé illégalement et arbitrairement les clubs ukrainiens de la péninsule de Crimée, écrit ainsi Anatoly Konkov sur le site de la FFU. En tant que président de la Fédération nationale ukrainienne, je vous demande de prendre toutes les dispositions nécessaires face à cette situation."
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