Trois signes qui montrent que des soldats russes combattent en Ukraine
Jeudi, le chef des séparatistes de Donetsk a reconnu que 3 000 à 4 000 soldats russes combattaient à leurs côtés contre l'armée ukrainienne.
Jusqu'où va le soutien militaire de la Russie aux séparatistes de l'est de l'Ukraine ? Jeudi 28 août, Kiev a demandé une aide militaire "d'envergure" face à l'entrée de troupes russes sur son territoire, que ses ambassadeurs auprès de l'Union européenne et de l'OSCE ont dénoncé comme une "invasion". Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence à 18h. De son côté, le chef des pro-Russes de Donetsk a reconnu qu'entre 3 000 et 4 000 soldats russes combattaient à leurs côtés. "Plutôt que de passer leurs permissions sur les plages, [ils] nous ont rejoints" a-t-il expliqué, sous entendant qu'il s'agirait d'une démarche volontaire. Mais des signes laissent, encore une fois, penser que l'implication de Moscou est plus importante.
Des soldats enterrés dans le plus grand secret
Le Monde raconte ainsi que, dans le nord de la Russie, on enterre ces derniers jours des parachutistes russes, dans le plus grand secret. Le lieu et les conditions de leurs morts ne sont même pas connus de leurs familles. Des journalistes d'une chaîne de télévision russe auraient été agressés alors qu'ils tentaient de filmer un cimetière. "Qui repose dans les tombes fraîchement creusées dans les cimetières militaires ?", s'interrogeait mercredi le quotidien Vedomosti. Et le journal russe de regretter "le silence" des autorités, qui engendre "un climat de suspicion, rappelant les moments désagréables de l'histoire russe et soviétique".
Emblématiques des guerres de Tchétchénie dans les années 1990, les comités de mères de soldats sont réapparus ces dernières semaines dans le pays, rapporte Le Monde. Elles tentent notamment de dresser un bilan du nombre de blessés et de tués sur le front : les mères de Saint-Pétersbourg parlent de 100 militaires soignés dans les hôpitaux de la ville, celles de Stavropol dressent une liste "incomplète" de 400 tués ou blessés dans tout le pays.
Des Russes capturés par l'armée ukrainienne
"Je vous en supplie, rendez-moi mon fils, rendez-le moi vivant", s'écriait l'une de ces mères inquiètes à l'adresse de Vladimir Poutine, mercredi, dans un ville situé au nord-est de Moscou. Son fils fait partie d'un groupe de dix militaires russes dont la capture a été annoncée lundi par l'armée ukrainienne.
Dans une vidéo de leur témoignage, ils assurent qu'ils savaient que leur convoi se rendait en Ukraine, mais pas sur le front. "J'ai deviné [être en Ukraine] quand on a commencé à nous bombarder. On nous utilise comme de la chair à canon, nous ne savons pas pourquoi on nous a envoyés ici", témoigne un caporal. Moscou jure qu'ils se sont retrouvés là "par erreur".
"Bien plus d'un millier de soldats russes combattent actuellement en Ukraine", a indiqué jeudi un responsable militaire de l'Otan, une présence jugée "très inquiétante" par l'organisation transatlantique. S'ils ne portent pas d'insigne de l'armée russe, ils sont reconnaissables à leur conduite "de militaires professionnels" et leurs "équipements sophistiqués", d'après l'Otan. Des troupes russes auraient, selon Kiev, pris le contrôle d'une ville frontalière, Novoazovsk, jeudi.
Une colonne de blindés aperçue à la frontière
Un journaliste de l'agence Reuters a rapporté, jeudi, avoir vu une nouvelle colonne de véhicules blindés – le passage d'une autre colonne avait été raconté par des journalistes mi-août – et de soldats "couverts de poussière" semblant marcher sur le territoire russe en provenance de la frontière ukrainienne. "L'un d'entre eux était blessé au visage", raconte-t-il. Ils ne portaient pas les insignes officiels de l'armée russe, mais des bouts de tissus blancs, qui serviraient aux troupes russes dans la région pour se reconnaître entre elles. Hier, Kiev affirmait qu'un convoi d'une centaine de blindés avait traversé sa frontière.
Mercredi soir, pour la première fois depuis l'annexion de la Crimée, des gardes-frontières ukrainiens ont dit avoir repoussé une tentative d'incursion d'un "groupe de reconnaissance" depuis la péninsule, située au sud du pays.
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