"Aujourd'hui, en Normandie, nous rejoignons le club du monde occidental" : ces Ukrainiens fiers de la présence de Volodymyr Zelensky pour les commémorations du Débarquement

Comme Joe Biden et Olaf Scholz, le président ukrainien a été invité, avec une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, par Emmanuel Macron pour les 80 ans du débarquement allié en Normandie. Vladimir Poutine, lui, n'a pas été convié : un soulagement pour ces habitants de Lviv.
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à l'Elysée, le 16 février 2024. (THIBAULT CAMUS / POOL)

Une histoire commune, malgré les milliers de kilomètres de distance. Sur des rails, un wagon à bestiaux utilisé pour les déportations. Et la grande porte en fer forgé rappelle celle d’Auschwitz... "Lviv a été l'une des premières villes de toute l'Union soviétique, en juin 1941, a être occupée par les nazis", explique, ému, Konstantin à la sortie du musée des régimes totalitaires de cette ville de l'Ouest de l'Ukraine.

Les commémorations en Normandie ne seront pas suivies qu’en France ou aux Etats-Unis fiers de ses vétérans : certains Ukrainiens aussi ont bien noté l’absence de Vladimir Poutine et la présence de leur président Volodymir Zelensky. Jeudi 6 juin 2024, 80 ans après, une partie des Alliés se retrouvent - sans la Russie - , pour célébrer la victoire sur le nazisme alors que la guerre sévit de nouveau en Europe, sur la plage d'Omaha la "sanglante". 

La présence du président ukrainien, en pleine guerre avec la Russie, est forcément scrutée. Lors des dernières grandes cérémonies, comme en 2014, les deux présidents Vladimir Poutine et Petro Porochenko s’étaient croisés dans une ambiance glaciale, alors que l’armée russe avait envahi cent jours plus tôt la Crimée. De maigres échanges avaient conduit ensuite aux accords de Minsk. Mais cette année, le maître du Kremlin, poursuivi pour crimes de guerre par la CPI, n'a finalement pas été invité, au grand soulagement de ces Ukrainiens, comme Konstantin.

"La Russie de Poutine mène une guerre d'extermination contre l'Ukraine"

Mais, quand soudain, l’alerte aérienne retentit dans le ciel de Lviv, il ne peut s’empêcher de faire le lien entre les deux guerres : "Tout le monde a enfin compris qui est l'agresseur. Mais beaucoup de pays ont longtemps refusé de voir que la Russie de Poutine menait une guerre d'extermination contre l'Ukraine. Aujourd'hui, en Normandie, c'est nous qui rejoignons le club du monde occidental", souligne Konstantin.

Robert et Anastasia, 20 et 17 ans, ont fait un détour eux aussi pour voir l’exposition. Si Lviv a particulièrement souffert pendant la Seconde Guerre mondiale, le sujet du "D-Day" en Normandie est un peu loin, comme un souvenir d’écolier. "Oui je sais qu’il y a eu le Débarquement, avec des combats très durs", se remémore Robert, qui se dit fier de savoir le président ukrainien invité à ces cérémonies de commémoration des 80 ans du Débarquement en Normandie.

"J’espère que les Présidents occidentaux vont discuter des sanctions contre la Russie et des armes qui nous manquent…", souffle-t-il. Une nouvelle aide notamment de la France très attendue des Ukrainiens, qui doit être l’un des sujets abordés dès le 6 juin dans la soirée par Emmanuel Macron, a confirmé l’Elysée.

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