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Manifestations en Espagne et en Europe pour le droit à l'avortement

Parti vendredi de Gijon, au nord de l'Espagne, avec à bord une centaine de militantes, le train est arrivé dans la capitale, accueilli par des milliers de personnes aux cris de "Avortement libre" - et de "Gallardon, démission", du nom du ministre de la Justice qui a porté le projet de loi qui supprime, de facto, le droit à l'IVG en Espagne. Des manifestations de soutien sont prévues un peu partout en Europe.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Un train pour la liberté ; une délégation au Congrès des députés : d'autres manifestations en Europe, à Paris, Londres, Lisbonne, et jusqu'en Argentine et en Equateur : la loi qui supprime, de facto, le droit à l'IVG en Espagne est ardemment combattue ce samedi.

Car la loi, adoptée en décembre, supprime le texte de 2010, qui autorisait l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse, et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger pour la mère. Désormais, l'avortement n'est autorisé qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé de la mère, ou après un viol qui a fait l'objedt d'une plainte préalable. La malformation du foetus n'est plus une raison valable, notamment.

"Avortement libre"

Le "train pour la liberté", qui avait quitté Gijon, dans les Asturies, vendredi, a fait une étape à Valladolid, là où se tenait la Convention nationale du Parti populaire, au pouvoir. 1.000 à 2.000 personnes y ont manifesté. Il est arrivé à Madrid à la mi-journée. "Il y a 35 ans, j'ai pris l'avion pour Londres. Nous étions comme des terroristes" , se souvient l'une des manifestantes. "C'est une honte, un recul historique pour le droit des femmes" .

"Gallardon, démission" , scandaient les manifestants à la gare d'Atocha. "Ce sont mes droits, c'est ma vie" ou encore "Avortement libre" . Les manifestants ont prévu de rejoindre des dizaines de milliers de personnes, venues de toute l'Espagne et de pays voisins comme la France, aux abord du Parlement. 

Une délégation ira jusqu'au Congrès des députés pour remettre un manifeste intitulé "Droit à décider : je décide" . Le collectif qui l'a rédigé, "Décider nous rend libres", explique ainsi : "La maternité se protège par l'information, l'éducation, la santé pour tous, l'accès à des salaires justes et des emplois dignes, et à des postes de responsabilité" .

D'autres
manifestations sont prévues, ailleurs en Europe, notamment à Paris, jusqu'à
l'ambassade d'Espagne. Plusieurs milliers de personnes - 30.000 selon les organisateurs - ont défilé pour rappeler
l'enfer que traversaient les femmes qui voulaient avorter avant les lois
autorisant l'IVG. Les manifestants ont brandi des drapeaux espagnols en signe
de solidarité avec le défilé madrilène.

Une trentaine de villes européennes ont également
connu des manifestations, dont Bordeaux, Nantes ou Strasbourg ; et aussi à
Londres, Edimbourg, Lisbonne, et jusqu'en Amérique, en Argentine et en Equateur.

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