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Madrid : un million de manifestants contre l'avortement

Plusieurs centaines de milliers d'espagnols (1,5 million, selon les organisateurs) ont défilé dans les rues de Madrid. Soudés autour de leur {"amour de la vie"}, ils ont manifesté contre le projet du gouvernement socialiste de légalisation de l’avortement...
Article rédigé par franceinfo
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En plus du statut de capitale espagnole, les catholiques ibériques voudraient coller à Madrid l’étiquette de "capitale mondiale de la vie". Des centaines de milliers de manifestants, descendus de quelque 600 autocars affrêtés par les organisateurs, ont ainsi envahi les rues cet après-midi - ils étaient même 1,5 million selon les organisateurs - arborant des pancartes flanquées d’un "chaque vie compte". Leur cheval de bataille : empêcher la légalisation de l’avortement.

Le Forum de la famille, qui regroupe la plupart des organisations catholiques conservatrices du pays, a initié le rassemblement. Habitué de ce genre d’événements, il avait déjà fait descendre des centaines de milliers de manifestants dans les rues en 2005, pour protester contre le mariage homosexuel. Son président, Benigno Blanco, campe fermement sur sa position : "le message de fond est que le débat ne sera pas clos tant qu'il y aura un seul avortement en Espagne"

Forts du soutien de l’Eglise, les manifestants comptent des évêques dans leurs rangs, tout comme des hommes politiques de droite, à l’image de l’ancien chef du gouvernement conservateur José Maria Aznar.

Vers un avortement autorisé à 14 semaines

Une loi de 1985 verrouille actuellement l'avortement en Espagne. Il n’est autorisé qu’en cas de viol, de malformation du fœtus ou de "danger pour la santé physique ou psychique de la mère". C’est de fait ce dernier motif, qui est invoqué par 90% des femmes.

Le nouveau projet de loi - visant à mettre l'Espagne en conformité avec la législation européenne - prévoit une liberté totale d’avorter dans un délai de 14 semaines. Délai qui pourra être repoussé jusqu’à 22 semaines en cas de risques pour la mère ou de malformations du fœtus, voir être supprimé en cas de maladie incurable de ce dernier. Mais une disposition divise la gauche : les mineures de 16 et 17 ans pourront avorter sans le consentement de leurs parents et sans même les en informer.

La loi a déjà été approuvée en Conseil des ministres le 26 septembre et devrait l'être par le Parlement en novembre.
_ Outre en Espagne, l'avortement reste illégal dans quatre pays de l'Union européenne (Irlande, Pologne, Malte et Chypre).

Julie Koch, avec agences

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