Macédoine : la castration chimique imposée aux pédophiles récidivistes
Le texte a été adopté, le 5 février 2014, par la majorité dominée par le parti conservateur VMRO-DPMNE (Slaves macédoniens) du Premier ministre Nikola Gruevski. Ce dernier a expliqué que ce traitement médical, abaissant le taux de testostérone (hormones sexuelles), sera «administré dans des établissements spécialisés tous les six mois» suivant la remise en liberté des récidivistes condamnés.
Ce traitement coûteux est pratiqué notamment en Russie, au Danemark, en Grande-Bretagne et en Pologne pour lutter contre la récidive des délinquants sexuels, après l'échec des méthodes psychothérapeutiques et pharmacologiques classiques.
Les produits les plus utilisés sont la cyprotérone et la leuproréline, des anti-androgènes qui agissent sur les hormones et qui sont actuellement indiqués dans le traitement du cancer de la prostate. Il s'agit d'un traitement qui n'est pas irréversible, l'effet d'inhibition s'annulant avec l’arrêt du traitement. L'efficacité du procédé repose donc sur un suivi au long cours.
Le texte prévoit également que les délinquants condamnés pour la première fois encourent des peines de 15 à 40 ans de prison, ou qu'ils pourront opter pour une peine plus clémente, accompagnée du traitement chimique. Selon les dernières données officielles du ministère de la Justice, entre 2004 et 2009, 231 personnes ont été condamnées pour actes de pédophilie perpétrés contre 105 victimes.
La castration chimique est autorisée aux Etats-Unis (Louisiane, Texas, Floride, Californie) depuis 1996, en Allemagne depuis 1969, au Danemark depuis 1989, en Belgique depuis 2003, et aussi en Suède, au Canada, en Norvège et en Pologne.
En Macédoine, le vote de la loi intevient à deux mois des élections présidentielles, fixées au 13 avril 2014.
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