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Londres : Ken "le Rouge" contre Boris "le gaffeur"

Ce sont deux personnalités hautes en couleur qui se disputent aujourd'hui la capitale britannique, pour un mandat de quatre ans. Ken Livingstone, travailliste, est le maire sortant. Boris Johnson, ex-journaliste conservateur, est son challenger. Cette élection est un vrai test pour la majorité emmenée par Gordon Brown.
Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France ©REUTERS)

Objectif 2012 ? Simple boutade, puisque la personnalité qui emportera aujourd'hui la mairie de Londres aura l'insigne honneur, selon la presse outre-Manche, d'accueillir les Jeux Olympiques dans quatre ans, soit à la fin de son mandat.

Ken Livingstone est le maire sortant. Ancien enseignant de 62 ans, surnommé "Ken le Rouge" pour ses sympathies marxistes, il est à la tête de la capitale anglaise depuis 2000 et n'a pas perdu une élection depuis 25 ans. Selon les derniers sondages parus dans la presse, il devancerait de peu son jeune challenger.

Celui-ci s'appelle Boris Johnson, 43 ans et conservateur. Peu connu en France et dans le monde, il est déjà célèbre en Grande-Bretagne pour son look, tout en cheveux ébouriffés, et un humour appuyé qui lui a tout de même coûté quelques gaffes. Il séduit les Londoniens, mais d'aucuns mettent en doute sa capacité à gérer correctement une ville dotée d'un budget d'onze milliards de livres (14 milliards d'euros).

ELECTIONS LONDRES

Proche de Bertrand Delanoë, Ken Livingstone est parfois critiqué pour son autoritarisme, et il fait campagne sur son bon bilan, un peu à l'image de son homologue parisien. La ville est devenue sous ses deux mandats le symbole d'une "mondialisation réussie", avec une croissance économique supérieure à la moyenne nationale, et une population où 4 Londoniens sur 10 sont issues de minorités ethniques.

Relents racistes

Autres "oeuvres" de Livingstone, le péage urbain dans le centre qui a réduit considérablement le trafic automobile, et d'autres mesures favorables au vélo ou aux transports.
_ Mais ses adversaires, et une presse souvent hostile, pointent sa supposée "usure", les défauts du métro londonien, ou encore la flambée des prix immobiliers.

De son côté, Boris Johnson fait une campagne de conservateur, autrement dit axée sur la sécurité, la criminalité qu'il entend réduire, et contre un péage urbain qui rend fous de rage les automobilistes.
_ Le candidat de droite traîne cependant une réputation d'islamophobe, notamment à cause d'articles controversés, publiés après les attentats de 2005, dans lesquels il affirmait que l'Islam était "un problème". Aujourd'hui, il met en avant presque systématiquement le fait d'avoir un grand-père turc.

Cette élection conditionne également la bataille nationale que se livrent les deux partis traditionnels. En difficulté, le premier ministre Gordon Brown et son prédécesseur Tony Blair soutiennent Livingstone. Johnson a lui reçu l'appui de David Cameron, l'étoile montante des "tories".

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