Liechtenstein : Merkel exige la transparence
"J'ai dit clairement que les accords déjà conclus avec les Etats-Unis sont pour nous, pays de l'Union européenne, une sorte de référence, et nous disons que ce qui est possible avec les Etats-Unis devrait l'être aussi avec nous", a déclaré la chancelière allemande lors d'une conférence de presse commune avec son homologue du Liechtenstein Otmar Hasler à Berlin.
Depuis 2002, l'administration fiscale américaine a réussi à imposer au Liechtenstein une levée partielle de son secret bancaire. Les banques de la principauté se sont engagées à déclarer au fisc américain (IRS) et à imposer à la source tout investissement réalisé par un citoyen ou résident des Etats-Unis dans des titres américains (actions, obligations).
"Lorsque nous regardons le contenu de l'accord contre la fraude" que le Liechtenstein est en train de négocier avec l'Union européenne, "on peut dire que nous allons dans cette direction", a assuré M. Hasler. "Il est dans notre intérêt de conclure les négociations", a-t-il insisté. "Le temps presse, et plus vite nous nous accorderons, meilleur sera le fondement d'un bon voisinage", a souligné la chancelière tandis que son invité insistait sur sa volonté de maintenir de bonnes relations.
Les relations bilatérales se sont tendues depuis la révélation selon laquelle les services secrets allemands auraient acheté pour près de 5 millions d'euros des données bancaires volées au Liechtenstein pour permettre à la justice allemande d'ouvrir une enquête d'une ampleur sans précédent contre les fraudeurs. Le prince héritier du Liechtenstein a accusé hier l'Allemagne d'avoir attenté à la souveraineté du Liechtenstein
Avec ses 35.000 habitants, le Liechtenstein, enclavé entre la Suisse et l'Autriche, dépend largement de ses activités bancaires, protégées par le secret. Il est avec Andorre et Monaco l'un des trois pays placés sur la liste noire de l'OCDE des paradis fiscaux non coopératifs.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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