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Libération du Libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie

Le gouvernement écossais a décidé de remettre en liberté pour raisons {"compassionnelles"} le Libyen Abdelbaset Ali al-Megrahi, condamné à la prison à perpétuité pour l'attentat de Lockerbie en 1988. Une décision que Washington {"regrette profondément"}.
Article rédigé par franceinfo
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Al-Megrahi, 57 ans, ancien officier des services de renseignement libyen, est la seule personne jamais condamnée pour l'attentat qui fit 270 morts au-dessus de Lockerbie. Atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, il a été "autorisé à rentrer en Libye pour y mourir".

L'attentat contre le Boeing 747 de la Pan Am au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie le 21 décembre 1988 avait fait 270 morts (259 passagers et personnel navigant, pour la plupart américains, et 11 habitants de Lockerbie). Arrêté en 1991 en Libye et assigné à résidence, Abdelbaset Ali al-Megrahi avait été livré à la justice écossaise en 1998 et condamné par un tribunal spécial écossais siégeant aux Pays-Bas en 2001. Il n'aura passé que huit ans en prison alors qu'il devait légalement en purger au moins 27.

"Notre croyance est que la justice doit être faite mais que la clémence doit exister", a déclaré le ministre écossais de la Justice, Kenny MacAskill, en annonçant sa décision, qui fait polémique aux Etats-Unis mais également en Ecosse. "Certaines blessures ne peuvent jamais guérir, certaines cicatrices jamais s'atténuer. On ne peut pas attendre de ceux qui ont été atteints qu'ils oublient, ni qu'ils pardonnent... Cependant, Mr Al-Megrahi fait désormais face à la sentence imposée par un pouvoir supérieur. Il va mourir", a-t-il ajouté.

La Maison Blanche a immédiatement réagi, soulignant que les Etats-Unis "regrettaient profondément" cette décision. La Secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait déjà téléphoné à MacAskill, l'exhortant à ne pas libérer Al-Megrahi. Les familles des victimes s'opposaient aussi à la libération du condamné et réclamaient qu'il purge l'intégralité de sa peine.

Le Libyen avait déposé le mois dernier une demande de libération pour raisons médicales. De son côté, Tripoli avait sollicité en mai son transfèrement dans une prison libyenne en vertu d'un accord signé entre Londres et la Libye. Mais la justice écossaise étant indépendante, Londres n'est pas intervenue dans la procédure et le gouvernement écossais a pris sa décision seul.

Dans son édition de ce matin le Times annonçait que le jet privé du dirigeant libyen Muammar Kadhafi se trouvait dès ce matin sur l'aéroport de Glasgow, attendant la libération d'Al-Megrahi pour l'emmener directement à Tripoli en cette veille du début du ramadan.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

 

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