Cet article date de plus de treize ans.

Les Vingt-Sept au chevet de la construction européenne

Leur objectif : empêcher que le rejet du traité de Lisbonne par les Irlandais ne plonge l'Union Européenne dans la paralysie. Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement, réunis pendant deux jours à Bruxelles, devraient réfléchir à une sortie de crise. Mais aussi s'attaquer aux "vraies préoccupations des citoyens", comme la hausse des prix de l'alimentation et du carburant.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © REUTERS / Yves Herman)

Prévu de longue date, le sommet a désormais des airs de réunion d'urgence. Les Vingt-Sept se rassemblent au chevet d'une Union Européenne une nouvelle fois écornée. Avec un objectif : éviter à tout prix la sortie de route, remettre la construction européenne sur les rails et réaffirmer que l'Europe ne cessera pas de fonctionner à cause du "non" irlandais.

La Slovénie, qui préside l'UE jusqu'à la fin du mois, espère même que les dirigeants européens adopteront dès ce sommet "un calendrier" de sortie de crise.
_ Une idée que la Slovénie semble seule à soutenir : "il est trop tôt pour faire des propositions", a déjà prévenu le Premier ministre irlandais Brian Cowen, qui assure que son pays a besoin de temps pour "analyser" les raisons du vote et "explorer" les
différentes options.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a lui aussi laissé entendre qu'aucune décision importante sur l'avenir du traité ne serait prise d'ici demain.

Un traité "aménagé" pour les Irlandais ?

Plusieurs diplomates européens avaient pourtant appelé à régler la crise au cours des trois prochains mois. Car laisser passer trop de temps, c'est risquer d'enterrer le traité de Lisbonne comme fut enterrée la Constitution européenne après les "non" français et néerlandais en 2005.

Même si elle n'est pas encore exprimée ouvertement, une seule solution semble alors envisageable : poursuivre le processus de ratification par les autres pays membres, puis soumettre au vote des Irlandais un traité "aménagé" qui tiendrait compte de leurs critiques.

Prix du carburant à l'ordre du jour

Reste que le "non" irlandais a une nouvelle fois mis en évidence le fossé qui sépare Bruxelles et les peuples européens. Comment combler cette distance ? En traitant des "vraies préoccupations des citoyens", ont plaidé plusieurs eurodéputés hier.

Message reçu par José Manuel Barroso : "Nous allons consacrer le sommet de Bruxelles à d'autres préoccupations, notamment à la hausse des prix alimentaires et des carburants qui grèvent les budgets des ménages ainsi que les
activités économiques".

Un thème d'autant plus incontournable que l'Europe est gagnée depuis plusieurs mois par une vague de protestation des pêcheurs, des agriculteurs, des routiers ou encore des chauffeurs de taxi, qui réclament des aides face à la flambée des prix du carburant.

Céline Asselot

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.