Les Grecs, désespérés, une nouvelle fois en grève contre l’austérité
Hier à Luxembourg, la zone euro avait reporté du 13 octobre à la mi-novembre toute décision sur le versement d'une prochaine tranche du prêt international dont Athènes a un besoin vital pour éviter la faillite, réclamant des mesures nouvelles d'économies pour 2013 et 2014, et des privatisations supplémentaires.
Cette évolution a fait plonger hier les places boursières mondiales. L’indice de la Bourse d'Athènes a chuté de 6,28% pour s'établir à 730,33 points, son plus bas niveau en 18 ans.
Ces successions de mauvaises nouvelles désespèrent les Grecs qui seront en grève aujourd’hui.
_ Les contrôleurs aériens doivent participer au mouvement, entraînant des annulations de vol, ainsi que les avocats, les personnels des hôpitaux publics et les employés des docks.
Les écoles seront fermées et les hôpitaux fonctionneront en
service réduit.
Environ 650 écoles sont occupées dans toute la Grèce.
Cette journée d’action sera la première “vraie” manifestation depuis la rentrée même si les actions sporadiques sont quasi-quotidiennes.
Hier des centaines d’élèves se sont rassemblés place Syntagma pour protester contre le manque de livres scolaires et de personnel éducatif.
Dans la journée d’hier également, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué les entrées des ministères des Finances et du Travail pour dénoncer le plan de réduction des effectifs de la fonction publique, décidé par le gouvernement dans le cadre des mesures d'austérité demandées à Athènes. Près de 28.000 salariés du secteur public doivent être mis en “réserve” d'ici la fin de l'année avec une paye réduite.
_ Les inspecteurs de la “troïka” (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) suggèrent de baisser le salaire minimum.
Face à l'ampleur du défi, le ministre des Finances, Evangelos Venizelos, a appelé les Grecs à faire corps derrière leurs dirigeants.
“Si les mécanismes étatiques ne fonctionnent pas et si nous n'avons pas la cohésion nationale et la solidarité requises, alors nous pourrions évidemment avoir du mal à atteindre notre objectif de 8,5%”, a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Mais les Grecs sont peu enclins à soutenir les mesures d'austérité - hausses d'impôts, baisse des salaires et licenciements - imposées par un gouvernement socialiste, élu il y a deux ans sur la promesse d'aider les pauvres et de taxer les riches.
Cette action aujourd’hui sera suivie le 19 octobre d’une nouvelle journée de mobilisation, dans le privé cette fois.
Mikaël Roparz, avec agences
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