Les graffitis des Sex Pistols aussi importants que les peintures de Lascaux
Des archéologues britanniques comparent les vieux graffitis réalisés par les Sex Pistols, célèbre groupe punk des années 70, à des peintures rupestres et militent pour leur sauvegarde.
Quelle est la différence entre un punk et un chasseur-cueilleur du paléolithique ? Il n'y en a pas, ou peu, si l'on en croit le groupe d'archéologues britanniques qui a décidé de se pencher sur les dessins retrouvés sur les murs de la cave du 6, Denmark Street à Londres (Royaume-Uni).
Il ne s'agit pas d'une grotte préhistorique, mais de l'ancien repaire du premier grand groupe punk anglais, les Sex Pistols. Les murs de la pièce sont recouverts de graffitis réalisés par les membres du groupe, notamment leur leader, le délirant Johnny Rotten.
Pour les scientifiques, ces dessins sont comparables aux plus précieuses des peintures rupestres, comme celles de la grotte de Lascaux, avance le Mail Online. Par "leur immédiateté et leur fraîcheur", ils seraient parfaitement représentatifs d'une époque jamais classifiée par les historiens : l'ère punk.
"C'est tout ça le punk"
Huit de ces "œuvres" ont même été publiées dans un article très sérieux du magazine archéologique Antiquity (article payant). Extrait : "Le fait que le graffiti soit considéré comme grossier, insultant et source de malaise amplifie le statut et la signification de ces peintures. Car, après tout, c'est tout ça le punk."
Un honneur mal compris outre-Manche, notamment par le chroniqueur culturel du quotidien The Guardian. Pour lui, ces archéologues punkophiles cherchent seulement à donner un coup de jeune à leur profession.
Un rejet médiatique qui pourrait être salvateur. Car c'est aussi la presse qui a d'abord commencé par qualifier de "punk" (idiote, en anglais) la musique jouée par des groupes de rock américains amateurs de décibels. Un terme aujourd'hui synonyme de succès musical, et pictural.
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