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Les feux maîtrisés mais le gouvernement critiqué

Les incendies qui ont brûlé la région d'Athènes étaient éteints mardi mais pas la polémique sur le rôle du gouvernement
Article rédigé par France2.fr
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Les incendies sur la région d'Athènes étaient éteints mardi mais pas la polémique sur le rôle du gouvernement. (© F2)

Les incendies qui ont brûlé la région d'Athènes étaient éteints mardi mais pas la polémique sur le rôle du gouvernementLes incendies qui ont brûlé la région d'Athènes étaient éteints mardi mais pas la polémique sur le rôle du gouvernement

Il n'y a plus aucun foyer actif dans les environs d'Athènes mais les combattants du feu restent mobilisés pour parer à tout reprise de feu selon une porte-parole des pompiers.

Depuis vendredi, près de 20.000 hectares de forêts et terres agricoles ont été dévastés au nord-est de la capitale.

Des incendies étaient par ailleurs toujours actifs mardi matin dans plusieurs régions de Grèce mais ne menaçaient pas les habitations. Pour y faire face, des moyens aériens ont été envoyés dans la région du mont Kithaironas, à environ 70 kilomètres à l'ouest d'Athènes et sur l'île d'Eubée (est).

La gestion du désastre par le gouvernement pointé du doigt

Deux ans après les graves incendies de l'été 2007, qui avaient fait 77 morts et ravagé plus de 250.000 hectares, principalement dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée, la presse du pays accuse le gouvernement d'incompétence, d'avoir commis des "erreurs fatales" et ignoré les leçons des années passées. "Il n'existe pas d'alibi pour l'incroyable désastre de la région d'Athènes", a estimé le journal To Vima, accusant le gouvernement d'avoir maintenu les pompiers en sous-effectif de 3.000 personnes. To Vima a publié en première page une liste de dix incendies importants depuis 1981, qui auraient dû servir de leçon aux responsables grecs.

Les maires de la dizaine de communes touchées par le feu n'ont cessé de réclamer pendant l'incendie l'aide de moyens aériens et de nombreux résidents se sont plaints d'être abandonnés seuls face au feu par les pompiers, dénonçant des secours tardifs et mal coordonnés.

Le journal Ethnos a tourné en dérision le porte-parole du gouvernement, Angelos Antonaros, pour avoir "rendu les pins responsables de l'incendie". "Les pins sont de jolis arbres mais, dans un certain sens, ils sont un facteur aggravant dans la propagation des incendies", avait-il déclaré, lundi.

Des partis d'opposition ont estimé que les efforts pour lutter contre les flammes auraient pu être mieux coordonnés. Le Parti communiste KKE a notamment exhorté le gouvernement à pallier le manque de moyens dans la lutte contre les incendies en faisant l'acquisition de davantage d'avions.

Bilan provisoire

Dans une première estimation pour l'Attique, le ministère de l'Environnement et des Travaux publics a chiffré lundi à environ 150 le nombre d'habitations endommagées. Des équipes doivent entamer mardi l'inventaire exact des dégâts mais la presse affirme que de nombreuses habitations et propriétés ont été entièrement détruites.

Un "petit nombre" de personnes ont dû être relogées. Deux personnes ont été blessées tandis qu'un pilote de Canadair a été récupéré en mer près de Néa Makri (est) après une défaillance d'un de ses flotteurs, selon les autorités.

Un procureur a demandé l'ouverture d'une enquête sur l'origine du sinistre. Plusieurs incendies criminels ont par le passé été déclenchés dans cette région par des promoteurs avides de récupérer des terrains constructibles.

L'aide des voisins européens


La Grèce a reçu le soutien de ces alliés européens. Deux avions italiens et un français, ainsi qu'un hélicoptère et une quarantaine de pompiers en provenance de Chypre, ont été déployés. Au total, quatre hélicoptères, 187 camions et 430 sapeurs-pompiers, appuyés par 300 militaires, ont lutté contre les flammes.

En 2007, la Grèce avait décrété l'état d'urgence face aux incendies de forêt qui avaient dévasté pendant dix jours de nombreux villages dans la péninsule du Péloponnèse et sur l'île d'Eubée, faisant 65 morts.

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