Les ferries transmanche d'Eurotunnel devront-ils rester à quai ?
Pomme de discorde : les trois bateaux
rachetés à l'ex-SeaFrance par Eurotunnel ; la nouvelle entité, baptisée MyFerryLink, emploie 460 personnes et effectue des liaisons transmanche avec le port de Douvres.
Mais, selon l'Autorité britannique de la concurrence, Eurotunnel voulait éviter que les bateaux ne tombent dans la flotte des compagnies DFDS et LD. Lesquelles auraient alors pu faire chuter les prix des liaisons Calais-Douvres.
Dix ans d'interdiction
Mais en ajoutant les liaisons maritimes aux 40 % de parts de marché que représente le tunnel, Eurotunnel pourrait se placer en situation d'abus de position dominante, estime la Commission de la concurrence britannique. Qui a donc décidé d'interdire l'exploitation des ferries : les Britanniques craignent en effet qu'Eurotunnel n'en profite pour faire flamber les prix des liaisons transmanche, au détriment des consommateurs.
Dans le détail, Eurotunnel est interdit de service maritime au port de Douvres
pendant deux ans avec n'importe quel bateau, et pendant dix ans avec les gros
ferries "Berlioz" et "Rodin".
Aucun fait concret
Eurotunnel juge cette décision "incompréhensible
et gravement disproportionnée" . Et "en contradiction" avec la décision de l'Autorité de la concurrence française qui n'avait pas vu de
problèmes concurrentiels dans le rachat des bateaux par Eurotunnel — la seule réserve concernait le fret.
La compagnie a décidé de faire appel, estimant que l'interdiction britannique "ne
repose sur aucun fait concret" mais sur des "hypothèses
virtuelles ".
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