Les encombrants invités d'Elizabeth II pour son jubilé de diamant
La reine du Royaume-Uni célèbre 60 ans de règne entourée des têtes couronnées du monde entier. Mais la liste des convives ulcère des militants des droits de l'homme.
Une liste royale qui fait polémique. Une quarantaine de têtes couronnées étaient invitées à déjeuner au château de Winsdor, vendredi 18 mai, à l'occasion du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II. Mais certains noms sont très critiqués.
"La liste des invités montre une insensibilité totale aux souffrances des peuples persécutés par ces despotes", a estimé le militant des droits de l'homme Peter Tatchell. Il a appelé à un rassemblement devant le palais de Buckingham à 16h30, où la plupart des convives devraient conclure la journée par un dîner présidé par le prince Charles. Buckingham a refusé de commenter les choix personnels de la souveraine du Royaume-Uni qui célèbre ses 60 ans de règne.
• Des présents encombrants
Le roi du Bahreïn. Dans son royaume, les manifestations contre le pouvoir sont quotidiennes. La population, à majorité chiite, a suivi le mouvement du printemps arabe pour demander des réformes. Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a promis des efforts, mais des organisations de défense des droits de l'homme dénoncent les violences et tortures infligées aux protestataires.
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères britannique a déclaré que la Grande-Bretagne était "un ami de longue date et un allié de Bahreïn", selon la BBC (article en anglais).
Le roi du Swaziland. Mswati III est le monarque absolu d'un des pays les plus pauvres de la planète. Cela n'empêche pas le roi du Swaziland d'être classé, à 44 ans, au 15e rang des plus grandes fortunes royales du monde, selon le magazine Forbes, avec une richesse personnelle évaluée à 100 millions de dollars (78,6 millions d'euros). Le 19 avril, il a donc pu se permettre de fêter son anniversaire pour un coût de 3 millions de rands (293 000 euros), payé en partie par des fonds de l'Etat d'après ses opposants, a rapporté RTL. Mercredi, des manifestants se sont rassemblés devant l'hôtel où séjournent Mswati III et sa suite.
Les souverains d'Arabie saoudite et du Koweït. Ils ne sont pas épargnés. Amnesty International a récemment dénoncé la répression de manifestations en Arabie saoudite, tandis que Human Rights Watch a attiré l'attention sur la suspension d'un quotidien. Le Koweït est quant à lui accusé d'emprisonner des dizaines d'apatrides qui manifestent pour réclamer leur nationalité sous prétexte qu'ils auraient "l'intention de commettre des crimes".
• Des absences remarquées
La reine Sofia d'Espagne. L'absence de la reine d'Espagne fait grand bruit. Et pour cause, elle s'est officiellement décommandée 48 heures avant le déjeuner, en raison d'une brouille anglo-espagnole à Gibraltar (sud de l'Espagne). Ce gros caillou de 6 km2 a été cédé à perpétuité à l'Angleterre par l'Espagne en 1713, mais Madrid en revendique la possession, prévue dans le cas où Londres renoncerait à sa souveraineté. Or, le plus jeune fils de la reine, le prince Edward et son épouse Sophie Rhys-Jones, doivent se rendre en visite officielle à Gibraltar, du 11 au 13 juin, ce qui "contrarie" l'Espagne.
Le roi Juan Carlos. Le souverain espagnol ne peut se rendre à Windsor après une fracture de la hanche lors d'une chasse à l'éléphant au Botswana qui a fait scandale dans son pays. Son safari aurait coûté au moins 30 000 euros, alors que l'Espagne vient de présenter un budget d'une rigueur sans précédent.
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