Les banques anglaises partiellement nationalisées
Mauvaise matinée pour Margaret Thatcher. Elle dont le premier acte en tant que premier ministre a été de privatiser les entreprises nationalisées par les travaillistes doit rester rêveuse en écoutant les nouvelles. Car c'est tout un secteur que le gouvernement britannique s'apprête à nationaliser, du moins partiellement. Et pas n'importe lequel : les banques. Le symbole même de ce capitalisme monétaire défendu par la Dame de Fer et que le Royaume-Uni a érigé ces dernières années en modèle de réussite, à appliquer par tous les mauvais élèves de classe Europe.
Et le plan de sauvetage du secteur bancaire n'a rien d'un léger cataplasme. Les huit plus gros établissements du pays sont concernés (Abbey qui appartient à l'espagnol Santander, Barclays, HBOS qui est en train d'être rachetée par Lloyds TSB, HSBC, Lloyds TSB, Nationwide Building Society, la plus grosse banque non cotée du pays, Royal Bank of Scotland et Standard Chartered).
_ L'Etat va donc consacrer 50 milliards de livres (65 milliards d'euros) à des prises de participation dans le capital de ces établissements, ce qui équivaut à une nationalisation partielle. mais ce n'est pas tout. Le ministre des finances, Allistair Darling, annonce que l'Etat va débloquer en plus une ligne de crédit de 200 milliards de livres (260 milliards d'euros). Ces fonds, mis à disposition par la banque d'Angleterre, visent à réaustaurer la confiance sur le marché interbancaire, afin que les banques recommencent à se prêter entre elles.
_ “C'est un pas important en avant mais ce n'est pas le seul”, a commenté Allistair Darling, indiquant qu'il y aurait d'autres interventions si nécessaire.
La décision a été prise après une intense nuit de négociation, consécutive à la chute des actions de certaines grandes banques anglaises. En échange de cette bouée de sauvetage en or massif, le gouvernement a demandé aux banques de s'engager à soutenir les PME, les accédants à la propriété, et de faire le ménage dans les rémunérations de leurs dirigeants.
Grégoire Lecalot, avec agences
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