Législatives italiennes : le "Caïman" Berlusconi contre le novice Veltroni
Mercredi, Silvio Berlusconi a appelé Veltroni "à s'engager à ce que la gauche n'utilise pas les bulletins blancs pour se livrer à des fraudes, directement inspirées de l'école de Frattocchie", là où étaient formés les cadres du Parti communiste italien. "Des fraudes qui ont permis à la gauche de l'emporter grâce à une poignée de voix", a-t-il accusé sur la chaîne "La7", faisant allusion aux 25.000 voix qui ont donné la victoire à la coalition de Romano Prodi à la Chambre des députés en 2006. Un succès que le "Cavaliere" n'a jamais digéré alors que des fraudes n'ont jamais été prouvées. Berlusconi (71 ans) en "est toujours aux fraudes et au communisme", a regretté Walter Veltroni (52 ans), l'ancien communiste qui porte aujourd'hui l'avenir de la gauche italienne sur ses épaules. Le leader du Parti démocrate parie pour l'emporter sur sa relative jeunesse et la nouveauté de sa candidature face à un adversaire qui se présente pour la cinquième fois.
L'ex-chef du gouvernement, plusieurs fois inculpé mais jamais condamné définitivement, s'en est aussi pris à ses vieux ennemis, les juges qu'il soupçonne d'être en majorité acquis à la gauche. Les procureurs devraient "être régulièrement soumis à des examens qui attestent de leur santé mentale", a-t-il lancé mardi lors d'un meeting. Dans un registre où il demeure sans rival, celui du bateleur, Berlusconi dont la petite taille est moquée par les caricaturistes, a assuré être "plus grand" que Sarkozy et le président russe Vladimir Poutine. Il a aussi affirmé que les candidates de son parti "étaient plus belles" que celles de l'autre camp et qu'un artisan lui avait envoyé un chèque de 150 euros pour sauver Alitalia...qui perd plus d'un million d'euros par jour.
"Berlusconi n'a jamais fait ses classes au sein d'un parti. Sa seule école c'est celle du vendeur (qu'il a été dans sa jeunesse, ndlr). Il se vend lui-même aux électeurs avec des bons mots, des anecdotes, des blagues. Il domine la campagne même si Veltroni communique bien lui aussi", souligne Sergio Romano, éditorialiste au Corriere della Sera. Ce dernier est resté sur un terrain strictement politique en attaquant l'allié de Berlusconi, Umberto Bossi, le chef du parti régionaliste de la Ligue du nord qui a menacé de "prendre les fusils" contre Rome si les bulletins de vote n'étaient pas modifiés. De son bus à bord duquel il sillonne l'Italie, Veltroni a adressé une lettre à Berlusconi lui demandant de rejeter "toute forme de violence" et de garantir la "loyauté républicaine".
Caroline Caldier avec agences
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