Législatives espagnoles : victoire des conservateurs, percée de Podemos
Le Parti populaire, à droite, au pouvoir en Espagne depuis 2011, a remporté les élections législatives dimanche, obtenant 28,72% des suffrages soit 123 sièges selon les résultats définitifs. Le parti socialiste espagnol, le PSOE obient lui 22,1% soit 90 sièges, Podemos et ses partenaires, 69 et Ciudadanos 40. La majorité absolue se situe à 176 sièges.L'Espagne est donc aujourd'hui un pays qui sera dur à gouverner puisque les conservateurs ne sont pas majoritaires à eux seuls. Même avec le soutien des 40 députés de la nouvelle formation libérale Ciudadanos, qui a annoncé à maintes reprises qu'elle refuserait l'investiture au chef du gouvernement sortant, Mariano Rajoy, ils auraient des difficultés à former un gouvernement.
Le bloc de gauche frôle la majorité absolue
Le Parti socialiste arrive deuxième, avec 90 sièges, le pire résultat de son histoire. Son hégémonie est menacée par l'autre nouvelle formation: Podemos, de gauche radicale. Le parti de Pablo Iglesias, né en janvier 2014, émerge comme troisième force politique, et obtient avec ses alliés plus de 20% des voix et 69 sièges.
Un bloc de plusieurs partis de gauche semblerait donc se rapprocher de la majorité absolue. Les Socialistes, le parti de la gauche anti-austérité Podemos, les anciens communistes d'Izquierda Unida et deux autres formations régionales obtiendraient ensemble 175 sièges sur les 350 du congrès des députés.
Percée historique de Podemos
Quoiqu'il advienne du jeu des alliances qui va devoir se mettre en place, ces élections législatives signent la fin du bipartisme en Espagne et l'émergence du parti de gauche radical Podemos comme une troisième force politique. "Une nouvelle Espagne est née qui met fin au système de l'alternance " entre le PP et le PSOE, a lancé Pablo Iglesias, en exigeant une réforme constitutionnelle pour garantir les droits au logement, à la santé et à l'éducation.
Après plus de trente ans de bipartisme, depuis 1982, Podemos, formation issue du mouvement des "Indignés", a pris des voix aux socialistes tandis que Ciudadanos a semblé en prendre à la droite classique, mais sans doute aussi au PSOE. Podemos et Ciudadanos ont émergé à la faveur d'une crise sans précédent, qui a secoué non seulement l'économie mais aussi les institutions, ternies par la corruption touchant l'ensemble de l'establishment: partis traditionnels, grandes entreprises, syndicats, et même une fille de l'ancien roi Juan Carlos.
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