Le tsar Nicolas II réhabilité en Russie
C’est le genre de « destin tragique » que les commentateurs spécialisés en têtes couronnées aiment à évoquer avec des trémolos dans la voix. Le tsar Nicolas II, dernier « souverain de toutes les Russies », a été réhabilité par la cour suprême de Russie, ainsi que toute sa famille. Ils sont officiellement reconnus comme « victimes de la répression politique bolchevique », au grand contentement de leurs descendants et de l’Eglise orthodoxe russe, qui avait canonisé la famille défunte en 2000.
Au départ de cette longue procédure, il y a la plainte en 2005 de la grande duchesse Maria Vladimirovna, qui vit à Madrid et affirme être l’héritière du tsar. Déboutée, elle a fait appel et se félicite aujourd’hui de ce jugement définitif. De même que l’autre branche des descendants des Romanov, dirigée par le prince Nikolaï Romanovitch, en froid avec la grande duchesse. Ils minimisent cependant la décision, rappelant que le tsar et sa famille ont été réhabilités de fait en 1998, quand ils ont été solennellement inhumés dans la cathédrale de Saint-Pétersbourg.
Cette réhabilitation symbolique, puisque la grande duchesse n’a pas l’intention de réclamer la restitution des biens de la famille impériale. Mais elle fait tout de même grincer quelques dents du côté du parti communiste russe et de certaines sphères de l’Etat et de la justice.
Le plus important pour les descendants de la famille impériale, c’est que les écoliers de Russie puissent apprendre très officiellement le sort réservé par les bolcheviks à Nicolas II et aux siens. Faits prisonniers après l’abdication de 1917, ils furent d’abord transportés en Sibérie, avant d’être ramenés à Ekaterinbourg. Le 17 juillet 1918, Nicolas II, sa femme Olga et ses filles Tatiana et Anastassia ont été exécutés sans procès dans les caves de la villa Ipatiev. Leurs corps ont été jetés dans un puits de mine puis enterrés près d’un chemin forestier. En 2007, les ossements de deux autres enfants du tsar, son héritier Alexeï et une autre fille, Maria, ont été découverts près d’Ekaterinbourg.
Grégoire Lecalot, avec agences
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