Le référendum qui assombrit la fête d’indépendance au Kosovo
Si ce scrutin, sans conséquences légales, a subi les foudres de Belgrade, de Pristina et de toute de la communauté internationale, c’est parce qu’il est reçu comme un coup porté aux efforts de la Serbie et de l'Union européenne. Les deux parties travaillent à l’avancée des négociations entre Pristina et Belgrade pour régler leurs différends. Condition sine qua non pour que Belgrade obtienne le précieux sésame d’une candidature à l'adhésion à l'UE.
40% de la population kosovare est au chômage
Au Kosovo, le pouvoir est non seulement en butte à un rejet d'une partie de sa population mais doit faire face à une pauvreté galopante et à une corruption rampante d'une société de deux millions d'habitants à 90% kosovars albanais.
Une partie des accords déjà signés entre les pouvoirs serbe et kosovar l’ont été contre l’avis d’un peu plus d'un tiers des Serbes du Kosovo, installés dans l’extrême nord du pays. Les deux autres tiers des 120.000 Serbes du territoire vivent dans des enclaves au sud du pays, entourés par la majorité albanaise. Ces derniers sont plus ouverts à une coopération avec Pristina et n’ont pas pris part au référendum.
Depuis les frappes de l'Otan au printemps 1999, qui ont clôturé un épisode sanglant mené par Slobodan Milosevic, ancien homme fort de Belgrade et artisan du renouveau nationaliste, le Kosovo se trouve sous supervision internationale.
Un référendum à l'initiative des Serbes du nord du Kosovo
Normaliser les relations Kosovo-Serbie
L'indépendance du Kosovo, le 17 février 2008, a été reconnue par 87 pays, dont la plupart des membres de l'Union européenne et les Etats-Unis. Les Serbes du Kosovo, ainsi que la Serbie appuyée par la Russie, refusent de reconnaître le pays comme un Etat à part entière.
Dans l’imbroglio historique balkanique, le Kosovo est considéré par les Serbes orthodoxes, depuis la bataille perdue du Champ des Merles en 1389, comme le berceau de la Nation serbe. Pour les Albanais musulmans, il est l’héritage de l’empire Ottoman au XVe siècle et aussi la partie rattachée à la Grande Albanie en 1941.
Prochaine échéance, le 21 février à Bruxelles pour renouer un dialogue encore trop souvent interrompu.
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