Le président du Kosovo accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par la justice internationale
Créé en 2015, le tribunal spécial pour le Kosovo est chargé d'enquêter sur les crimes présumés commis par la guérilla indépendantiste kosovare albanaise (UCK), que dirigeait Hashim Thaci.
Le président kosovar est rattrapé par son passé de chef de la guérilla indépendantiste. Le procureur du tribunal spécial pour le Kosovo a inculpé Hashim Thaci, mercredi 24 juin, pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre, y compris meurtre, disparition forcée de personnes, persécution et torture", lors du conflit contre la Serbie à la fin des années 1990, a annoncé le tribunal basé à La Haye, au Pays-Bas.
L'actuel président du Kosovo, au pouvoir depuis 2016, fait l'objet de dix chefs d'accusation émis le 24 avril et rendus public mercredi, a précisé la cour. Un juge "examine actuellement l'acte d'accusation pour décider s'il convient de confirmer les charges", selon le communiqué. Ces accusations concernent également Kadri Veseli, l'ex-patron du renseignement de la guérilla kosovare et actuel dirigeant du Parti démocratique du Kosovo (PDK), ainsi que "d'autres personnes", suspectées "d'être pénalement responsables de près de 100 meurtres".
Créé en 2015, le tribunal spécial pour le Kosovo est chargé d'enquêter sur les crimes présumés commis par la guérilla indépendantiste kosovare albanaise (UCK), principalement contre des Serbes, des Roms et des opposants albanais à la guérilla pendant et après le conflit de 1998-99.
Une "campagne secrète" contre le tribunal spécial pour le Kosovo
Interrogé par des médias en avril au sujet d'une éventuelle démission de son poste de président en cas de mise en accusation du tribunal spécial pour le Kosovo, Hashim Thaci avait rétorqué : "Pourquoi devrais-je démissionner ?". "Je répondrai positivement [à l'invitation à comparaître devant le tribunal], mais je ne démissionnerai pas", avait-il répondu. Mercredi, le tribunal a évoqué "une campagne secrète" de la part d'Hashim Thaci et de Kadri Veseli pour empêcher sa création et enrayer son travail "afin de garantir qu'ils ne soient pas traduits en justice".
L'ex-Premier ministre kosovar Ramush Haradinaj a quant à lui démissionné en juillet 2019 de ses fonctions après avoir été convoqué par le tribunal spécial en tant que suspect.
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