Le président du gouvernement italien comparaît devant le tribunal de Milan pour une audience du procès Mediaset
Accusé de fraude fiscale, Silvio Berlusconi a profité lundi d'une audience sans grand enjeu devant le tribunal de Milan (nord) pour se lancer dans une attaque en règle contre la magistrature, accusée de s'acharner contre lui dans l'affaire du Rubygate.
Il a estimé qu'il fallait réformer la justice italienne pour éviter qu'elle "devienne une arme de lutte politique". Une fois dans la salle, il s'est approché des journalistes pour fustiger "une magistrature qui travaille contre le pays" et pour dénoncer à propos du Rubygate qui a commencé la semaine dernière, des "accusations risibles, infondées et démentielles".
Ce procès, où il est accusé de recours à la prostitution de mineure et d'abus de pouvoir, est le plus délicat qu'il ait à affronter.
Il a reconnu avoir aidé financièrement Ruby dont l'histoire l'avait ému, "pour éviter qu'elle ne bascule dans la prostitution" et l'aider à ouvrir un institut d'esthétique.
M. Berlusconi a en outre assuré que "la jeune fille a toujours nié avoir reçu des avances" de sa part. Toujours sur le Rubygate, il a estimé que "dans un pays civilisé, on n'utiliserait pas les écoutes téléphoniques car elles peuvent être manipulées".
Le 28 mars, Silvio Berlusconi s'était déjà présenté au tribunal de Milan, pour une audience préliminaire à un éventuel procès dans l'affaire Mediatrade (surfacturation de droits de retransmission télévisée), faisant son grand retour devant la justice pour la première fois depuis 8 ans. Il était en revanche absent mercredi dernier pour le procès Rubygate.
Dans le procès Mediaset, Silvio Berlusconi est accusé d'avoir artificiellement gonflé le prix des droits de diffusion de films, achetés par des sociétés écrans lui appartenant, lors de leur revente à son empire audiovisuel Mediaset. Le groupe aurait ainsi constitué des caisses noires à l'étranger et réduit ses bénéfices en Italie pour payer moins d'impôts.
Silvio Berlusconi et son entreprise démentent toute malversation.
Le procès Mediaset avait été suspendu en avril 2010 après l'adoption d'une loi, un mois plus tôt, lui accordant l'immunité pénale pendant 18 mois, partiellement annulée en janvier. La première audience après la reprise de la procédure a eu lieu le 28 février dernier.
Le chef du gouvernement italien est impliqué dans trois autres procédures judiciaires. Il a rejeté les appels de l'opposition à démissionner.
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