Le président allemand démissionne
Sous les feux des critiques depuis la mi-décembre, accusé d'avoir étouffé une affaire de prêts privée, Christian Wulff, proche d'Angela Merkel, s'est finalement résigné à quitter le pouvoir.
Sous les feux des critiques des médias allemands depuis la mi-décembre, le président allemand, Christian Wulff, a démissionné vendredi 17 février. Il l'a annoncé lui-même au château de Bellevue, à Berlin. "La 'confiance' de mes citoyens est affectée. Pour cette raison il ne m'est plus possible d'exercer mes fonctions", a-t-il déclaré. En Allemagne, les fonctions du président fédéral sont essentiellement honorifiques, mais il se doit d'être une autorité morale.
Pourquoi a-t-il quitté son poste ?
Christian Wulff est accusé d'avoir tenté d'étouffer une affaire de crédit privé et d'avoir fait pression sur le quotidien Bild (lien en allemand). L'affaire a débuté mi-décembre, lorsque la presse a publié des révélations sur un prêt de 500 000 euros qu'il aurait obtenu auprès de la femme d'un ami entrepreneur. Or, le président allemand était en relation d'affaires avec cet entrepreneur lorsqu'il était chef du gouvernement de Basse Saxe, de 2003 à 2010.
Jusqu'ici, il avait toujours exclu de démissionner, rejetant ces accusations. Jeudi soir, le parquet de Hanovre, dans le nord de l'Allemagne, avait réclamé la levée de l'immunité du président.
Qui est mêlé à cette affaire ?
Mi-janvier, le domicile de son ancien porte-parole, congédié le 22 décembre, a été perquisitionné. Il est soupçonné de corruption pour des faits survenus entre 2007 et 2009.
Quelles sont les conséquences de cette démission ?
La chancelière allemande Angela Merkel devait rencontrer, vendredi à Rome, le président du Conseil italien, Mario Monti. Mais face à la situation du président allemand, dont elle est proche, Angela Merkel a préféré reporter sa visite à la semaine prochaine. C'est en effet la chancelière elle-même qui avait difficilement fait élire Christian Wulff à la présidence, en juin 2010, après la démission surprise de Horst Köhler, dont les déclarations sur le rôle de l'Allemagne en Afghanistan avaient fait scandale.
Peu après l'annonce de Christian Wulff, la chancelière chrétienne-démocrate (CDU), qui mène un gouvernement de coalition avec les Libéraux, a annoncé vouloir chercher avec l'opposition un candidat de consensus à la Présidence allemande.
La secrétaire générale des sociaux-démocrates (SPD) a aussitôt accueilli favorablement cette proposition. Les parties de coalition de centre-droit, Unions chrétiennes (CDU/CSU) et Libéraux (FDP) doivent se retrouver samedi, avec la chancelière, pour décider des suites de la crise.
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