Le premier parti créé par Silvio Berlusconi, Forza Italia, est-il le résultat de tractations avec la mafia ?
C'est en tout cas ce qu'a affirmé lundi un témoin lors d'un procès à Palerme, Massimo Ciancimino, fils de l'ex-maire mafieux de Palerme.
Au début des années 90, le gouvernement et la mafia sicilienne auraient, selon des mafieux repentis, négocié un pacte de non agression pour mettre fin à une série d'assassinats mafieux, comme celui du juge Falcone.
Le parti Forza Italia, créé fin 1993 par le milliardaire des médias Silvio Berlusconi et son bras droit Marcello Dell'Utri, remporta dès l'année suivante les législatives qui portèrent M. Berlusconi à la tête du gouvernement pour la première fois.
Selon Ciancimino, le boss mafieux Bernardo Provenzano aurait fait passer un message codé (pizzino) à son père Vito Ciancimino, destiné à MM. Berlusconi et Dell'Utri, dans lequel Provenzano aurait évoqué des menaces contre le fils de M.Berlusconi.
Interrogé par la chaîne télévisée Canale 5, Dell'Utri a immédiatement rejeté les accusations de Ciancimino, le qualifiant de "fou à lier ou bien (d')instrument criminel pour ourdir des accusations hallucinantes comme celle-ci".
Dell'Utri, sénateur du parti de Berlusconi, le Peuple de la liberté, a annoncé une plainte pour diffamation contre Ciancimino, qui lors d'un précédent interrogatoire à Palerme l'avait déjà désigné comme un interlocuteur privilégié de Cosa Nostra.
A l'époque de la tractation présumée entre mafia et Etat, "nous n'étions de toute façon pas l'Etat", donc "je n'ai rien à voir avec tout ça et évidemment Berlusconi non plus", a rétorqué Dell'Utri.
Dell'Utri est actuellement jugé en appel à Palerme après avoir été condamné en 2004 à neuf ans de prison pour collusion mafieuse, en première instance.
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