Le Premier ministre britannique a promis lundi de mener une "guerre totale" contre les gangs
En réponse aux émeutes de la semaine dernière, qu'il a attribuées à "un effondrement moral de notre société", David Cameron a également promis de rééxaminer l'attribution des prestations sociales.
"Notre riposte sécuritaire doit être assortie d'une réponse sociale", a affirmé le Premier ministre conservateur.
"Les problèmes sociaux qui couvent depuis des décennies nous ont explosé au visage", a poursuivi M. Cameron, dénonçant "l'effondrement moral à petit feu" de la société britannique et accusant pêle-mêle "les enfants sans père, les écoles sans discipline, les récompenses accordées sans effort".
Il a aussi pointé du doigt l'Etat qui a "toléré (...), encouragé parfois, certains des pires aspects de la nature humaine", promettant une "révision" des politiques notamment "sur les écoles, les prestations sociales, l'éducation des enfants".
Des enfants très jeunes, parfois âgés de seulement 11ans, ont pris part la semaine passée aux émeutes qui ont embrasé quatre nuits consécutives plusieurs villes du pays, dont la capitale, faisant cinq morts.
Le gouvernement britannique va aussi réfléchir à "durcir les conditions de ceux qui ne travaillent pas et reçoivent des aides", a prévenu M. Cameron. Les personnes reconnues coupables d'avoir participé aux émeutes pourraient perdre leurs allocations, même si elles n'écopent pas d'une peine de prison, a précisé le ministre du Travail, Iain Duncan Smith, sur la BBC.
L'objectif de toutes ces mesures vise à "réparer notre société cassée", a expliqué David Cameron, reprenant un de ses thèmes de campagne (la "broken society") dans la course à l'élection de mai 2010.
Lundi, la police continuait par ailleurs à procéder à des arrestations dans la foulée des pillages et violences de la semaine dernière: plus de 2.300 personnes ont jusqu'à présent été interpellées, obligeant pour la première fois des tribunaux à rester ouverts dimanche pour faire face à l'afflux de suspects.
L'opposition critique
L'opposition travailliste a immédiatement dénoncé les réponses "simplistes" et "toutes faites" du gouvernement.
Le "comportement malade" observé lors des émeutes n'est pas confiné "au sous-prolétariat", a affirmé Ed Miliband, le chef des travaillistes, pointant du doigt l'irresponsabilité de toute une société, des banquiers "goulus, égoïstes et immoraux" jusqu'aux députés qui ont "magouillé leurs notes de frais".
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