Le parquet de Milan demande le jugement immédiat de Berlusconi
Un procès et que ça saute, réclame désormais le procureur en chef de Milan, qui souhaite poursuivre le président du Conseil italien pour deux motifs : recours à la prostitution de mineure et abus de fonction. L'enquête ouverte en décembre porte en effet sur le recours par Silvio Berlusconi aux services sexuels d'une certaine "Ruby, voleuse de coeurs", jeune Marocaine mineure au moment des faits, entre février et mai 2010, et sur son intervention pour
la faire libérer après son interpellation dans la nuit du 27 au 28 mai pour un vol
présumé.
Pièces à charge : des écoutes téléphoniques largement éventées dans la presse italienne, et peut-être d'autres documents aussi accablants. Car il en faut pour justifier la demande d'un "jugement immédiat". Cette procédure accélérée se fonde normalement sur "l'évidence de la preuve".
Berlusconi contre-attaque
La réponse de l'intéressé ne s'est pas fait attendre. Lui qui entretient depuis toujours des relations exécrables avec les juges, a estimé que ces poursuites judiciaires n'était qu'"un prétexte", et le parquet de Milan agissait "dans un but subversif".
_ Rappelons que le Cavaliere a toujours nié les faits de prostitution, et que ses avocats comptent bien contre-attaquer illico, y compris en portant l'affaire devant le parlement.
Ses défenseurs soutiennent une toute autre version, quant à son intervention pour faire libérer la fameuse Ruby. Il pensait qu'elle était "la nièce du président égyptien Hosni Moubarak" et, raison d'État oblige, aurait souhaité ainsi soigner les relations entre l'Italie et l'Egypte. Un curieux argumentaire qui a payé jeudi dernier, puisque Silvio Berlusconi a obtenu du parlement un vote pour rejeter toute perquisition dans les bureaux de son comptable personnel.
Néanmoins, si la procédure engagée par le parquet de Milan aboutit, cela signifierait la comparution de Berlusconi avant l'été. La juge des enquêtes préliminaires a théoriquement cinq jours pour se prononcer et décider, dans le même temps, si le tribunal de Milan est compétent. L'étau en tout cas se resserre sur le sulfureux Cavaliere, déjà au centre de trois procédures pénales : les affaires Mills, Mediaset
et Mediatrade.
Cécile Quéguiner, avec agences
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