Le pape leur a demandé mardi des "mesures concrètes"pour "restaurer la crédibilité de l'Eglise"
Benoît XVI a dénoncé au Vatican l'inertie de la hiérarchie catholique irlandaise éclaboussés par des actes de pédophilie commis par des prêtres couverts par leurs évêques.
Reconnaissants "des erreurs de jugement et des omissions", les évêques se sont engagés à coopérer avec la Justice, a indiqué le Vatican.
Benoît XVI a invité les évêques à prendre "des mesures concrètes pour panser les plaies de ceux qui ont été abusés (...) et restaurer la crédibilité spirituelle et morale de l'Eglise".
Le porte-parole du Pape, le père Lombardi a indiqué à la presse que la prise de "décisions concrètes" n'était "pas à l'agenda de la rencontre", destinée au "dialogue".
Le pape a de nouveau qualifié les faits de "crime ignoble", une expression qu'il avait déjà employée le 11 décembre après avoir reçu le primat de l'Eglise d'Irlande, le cardinal Sean Brady,
L'affaire est aussi un "péché grave qui offense Dieu et blesse la dignité des personnes humaines créées à son image", a-t-il ajouté.
Après la découverte de cette sinistre affaire, dans un rapport publié fin novembre 2009, quatre évêques avaient remis leur démission. Dans ce rapport, les responsables de l'archevêché de Dublin, le plus important d'Irlande, sont accusés d'avoir couvert les abus sexuels commis par des prêtres de la région sur des centaines d'enfants pendant plusieurs décennies.
Le pape a indiqué qu'il rendrait publique, pendant la prochaine période du Carême, une lettre pastorale aux catholiques d'Irlande, dont le projet a été débattu au cours des rencontres.
L'Allemagne n'est pas épargnée par ces agissements
Cet dossier a été révélé au grand jour alors qu'un autre scandale de pédophilie a récemment éclaté en Allemagne où trois professeurs de collèges jésuites ont commis des abus sexuels dans les années 70 et 80.
Ainsi, plus d'une centaine d'anciens élèves du prestigieux collège Canisius à Berlin sont potentiellement concernés par ces affaires de pédophilie, selon le recteur de cet établissement. Le nombre total d'anciens élèves victimes d'agressions sexuelles dans ce collège - par au moins deux anciens professeurs jésuites - n'est pas encore établi mais il pourrait s'agit "d'un nombre à trois chiffres", a déclaré le père Klaus Mertes au quotidien Berliner Zeitung.
Selon le journal, une cinquantaine de victimes se seraient déjà manifestées auprès d'une avocate et d'une personne indépendante mandatée par le collège pour suivre ce dossier.
La plupart des cas d'abus sexuels recensés tomberait toutefois sous le coup de la prescription.
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