Le pape gracie Paolo Gabriele, son majordome condamné dans l'affaire Vatileaks
Paolo Gabriele avait écopé de dix-huit mois de prison pour avoir pour avoir subtilisé des documents secrets du Vatican.
Le pape a gracié son ancien majordome condamné dans l'affaire Vatileaks, a annoncé le Vatican samedi 22 décembre. Paolo Gabriele a été condamné en octobre à dix-huit mois de prison pour avoir subtilisé des documents secrets du Vatican. "Le Saint-père, dans un acte très paternel, s'est rendu en personne auprès de Paolo Gabriele pour lui communiquer qu'il lui avait accordé sa grâce", a indiqué le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. La rencontre a duré un quart d'heure environ, selon le Vatican.
L'ancien majordome a été immédiatement libéré et retrouvé sa famille. Le Saint-Siège a promis de trouver un emploi à Paolo Gabriele en dehors du Vatican et de l'aider à commencer une nouvelle vie.
"Paoletto" voulait "ramener l'Eglise dans le droit chemin"
Lors de son arrestation en mai par la police du Vatican, Paolo Gabriele, âgé de 46 ans, avait expliqué aux enquêteurs avoir voulu "créer un choc" pour "ramener l'Eglise dans le droit chemin". Selon lui, le pape n'était pas "suffisamment informé" de ce qui se passait au sein de l'Eglise catholique. Dans une interview réalisée en février dans l'obscurité à la chaîne de télévision La Sette, il avait dénoncé "l'omerta" et "le royaume de l'hypocrisie" au Vatican.
Marié et père de trois enfants, "Paoletto" a été décrit comme très pieux et discret, sans beaucoup d'initiatives personnelles dans le travail quotidien. La famille Gabriele est bien connue et appréciée parmi les 594 citoyens du plus petit Etat du monde. Chargé de préparer les habits de cérémonie pour Benoît XVI, "Paoletto", toujours tiré à quatre épingles, l'aidait dès le matin à se vêtir. Il lui tendait un parapluie quand il pleuvait, l'accompagnait dans la papamobile.Parfois, il déjeunait à la table du pape.
L'informaticien complice également gracié
Mais, dans le même temps, il photocopiait des dizaines de documents ultra-secrets qu'il transmettait à l'extérieur... Le pape, qui l'aimait comme un fils, a été profondément attristé par sa trahison, selon son entourage. C'est aussi ce lien profond qui a fait que Benoît XVI a tenu à venir en personne lui annoncer samedi sa grâce.
Le pape a également gracié un deuxième employé du Vatican, Claudio Sciarpelletti, complice présumé de Paolo Gabriele, un informaticien condamné à deux mois de prison avec sursis le mois dernier pour entrave à la justice dans la même affaire.
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